Elections présidentielles
« Pas un seul euro de plus mais qu’on nous laisse produire ! »
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France appelle le gouvernement « à sortir de la décroissance ». Il a rappelé les grands enjeux que le prochain gouvernement devra traiter en « 5 ans pour relever des défis existentiels ».
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France appelle le gouvernement « à sortir de la décroissance ». Il a rappelé les grands enjeux que le prochain gouvernement devra traiter en « 5 ans pour relever des défis existentiels ».
A quelques jours de la nomination d’un prochain gouvernement, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France a rappelé -le 10 mai- quelques grands enjeux que le prochain gouvernement devra traiter « sous peine de voir disparaître à moyen terme nos exploitations fruitières et légumières ».
La demande est “simple” : « L’élaboration d’un plan de souveraineté français et européen Fruits et légumes est un signe positif du gouvernement. Cependant, les producteurs avertissent qu’ils ne se contenteront pas de mesures conjoncturelles et que des mesures financières ne résoudront que très partiellement leurs difficultés. Au final, ils ne demandent pas un seul euro de plus à l’Etat, mais simplement qu’on les laisse produire ! »
Un déficit de la balance commerciale qui se creuse
Le Collectif a dénoncé une balance commerciale en net déficit et des surfaces de productions en chute libre. La balance commerciale, hors vins et spiritueux, se situe à -4,6 Md€ en 2019, dont -3,2 Md€ pour les produits à base de fruits et légumes.
Selon le Haut-Commissariat au Plan, la surface de l’ensemble du verger français (environ 171 000 hectares en 2019) a diminué de plus de 12 % par rapport à l’année 2000 (environ 195 000 hectares). « Pour les vergers de certains arbres fruitiers, le recul des surfaces cultivées est même plus important : -29 % pour les pommiers depuis 2000, -34 % pour les cerisiers, -52 % pour les poiriers et -59 % pour les pêchers et nectariniers. » Pour les légumes, la perte des surfaces de production est de -13 % en 20 ans.
« Si la crise ukrainienne a permis de remettre l’enjeu de notre souveraineté alimentaire au cœur du débat public, les producteurs attendent des pouvoirs publics qu’il soit réellement traité en profondeur et non oublié sitôt la crise réglée. La courbe de notre déficit commercial agricole doit s’inverser dans les cinq ans à venir ! », exige le Collectif.
Surtransposition des normes européennes et problématique de main d’œuvre
Le Collectif a aussi regretté les fausses promesses électorales quant à la fin des surtranspositions des normes européennes. « Les derniers mandats présidentiels ont vu se succéder les interdictions d’usage à une vitesse frénétique. 40 % des usages en arboriculture sont désormais qualifiés d’orphelins, c’est-à-dire sans solution de protection existante ou homologuée. La révision de l’arrêté Abeilles, doublée de la création récente de juridictions environnementales placent les producteurs dans une insécurité juridique et personnelle totale. Quels autres pays européens ont adopté de telles réglementations ? »
Double peine, avec la double exigence du toujours mieux et moins cher. Mais comment être compétitif avec des coûts de main-d’œuvre 60 % plus élevés qu’en Pologne, 22 % plus élevés qu’en Allemagne, 94 % plus élevés qu’au Maroc ? s’interroge le Collectif. « La reconduction du dispositif d’allègement de charges TO-DE annoncée par le candidat Emmanuel Macron est évidemment une bonne nouvelle mais loin d’être suffisante. »
La plupart des filières souffrent également de très fortes tensions de recrutements. Et comment peut-on convaincre des jeunes de s’engager dans la filière dans un tel contexte d’agribashing et de réglementation changeante ?