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AMANDE
Pas de lutte alternative contre Eurytoma

La guêpe de l’amande est un des freins majeurs au développement d’une filière amande bio en France, car les moyens de lutte adéquats avec l’agriculture biologique sont limités.

« Le verrou de l’amande bio en France continentale, c’est Eurytoma amygdali », a constaté Muriel Millan du Ctifl, lors de la journée technique amande à l’automne dernier. Pourtant, la demande des consommateurs bio est forte pour ce « produit santé ». Mais l’absence de moyens alternatifs à la lutte chimique contre ce ravageur majeur freine le développement de cette production en bio. Originaire du Moyen-Orient, la guêpe de l’amande est arrivée en France dans le début des années 1980. Et elle est maintenant présente dans tout le sud de la France, sauf en Corse. Minuscule, elle pond ses oeufs dans les jeunes amandes au printemps. La larve, en se nourrissant de l’amandon, provoque le dessèchement de l’amande. Elle se développe en cinq à six semaines. En juin-juillet, elle arrête son développement et entre en diapause. Les fruits parasités ne tombent pas à la récolte et restent accrochés à l’arbre tout l’hiver. Les adultes émergent en fin d’hiver et s’accouplent rapidement avant de pondre.

Prophylaxie et filets, les seuls moyens de lutte efficaces

« La seule option de lutte non chimique est la prophylaxie en supprimant ces fruits desséchés lors de la taille et en les brûlant », note Muriel Millan. « Mais étant donné le réservoir qui existe dans les amandiers sauvages, cette mesure ne réduit pas significativement la population », note Nicolas Kaminski, technicien à Sud amandes. Une autre consisterait à installer des filets. Mais la conduite des arbres serait alors à revoir. « Et vu le coût d’une telle infrastructure, cette solution n’est envisageable qu’en bio », renchérit l’ingénieure du Ctifl. Plusieurs préparations phytosanitaires ont été testées. La piste du Spinosad est prometteuse mais l’homologation de ce produit pour cet usage n’est pas d’actualité. « L’argile, le BNA pro ou des extraits de Quassia amara ont une efficacité limitée mais qui peut s’avérer suffisante sur faible pression », synthétise la spécialiste. Le Pyrevert a aussi été testé avec des efficacités proches de 20 % mais une rémanence trop faible pour couvrir le vol. La régulation de ce parasite par des prédateurs spécifiques n’a pas été relevée en France. « Mais favoriser des prédateurs non spécifiques comme les oiseaux et les araignées a un rôle à jouer, même limité, sur le contrôle de ce ravageur », conclut Muriel Millan.

Une gestion maîtrisée en conventionnel

La guêpe de l’amande se maîtrise bien en agriculture conventionnelle avec deux insecticides qui encadrent l’émergence des adultes. « Pour repérer le vol des adultes, il est conseillé de fabriquer des cages d’émergence, indique Jean-Philippe Rouvier. Une cinquantaine de fruits parasités, récoltés l’année précédente à la mi-mars sont introduits dans une bouteille. » Placée au coeur de l’arbre, elle doit être observée trois fois par semaine à partir de fin mars pour détecter le début des vols. Des le début de l’émergence, il est conseillé d’effectuer un ou deux traitements chimiques à 15 jours d’intervalle. L’émergence dure environ un mois entre mi-mars et mi-mai selon les années. Les femelles commencent à émerger quelques jours avant les mâles.

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