Arboriculture - Bilan Phyto 2019 : les punaises s’installent en Nouvelle-Aquitaine
Le puceron cendré sur pomme, les cochenilles sur prune d’Ente ou encore les punaises ont davantage été présents en 2019 dans la région Nouvelle-Aquitaine.
Le puceron cendré sur pomme, les cochenilles sur prune d’Ente ou encore les punaises ont davantage été présents en 2019 dans la région Nouvelle-Aquitaine.
Article rédigé à partir des Bulletins de santé du végétal (BSV) bilan pommier/poirier Limousin, pommier/poirier Sud Nouvelle-Aquitaine, prunier d'Ente Nouvelle-Aquitaine et kiwi Nouvelle-Aquitaine. Les BSV sont des outils indispensables à la Surveillance biologique des territoire. Ils informent les agriculteurs et les conseillers sur l'état sanitaire et le risque phytosanitaire des cultures et délivrent des messages règlementaires.
Retrouvez tous les articles de notre dossier bilan phyto arbo, par région : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie, Val de LoireDans le Limousin, la tavelure s’est montrée très présente sur feuilles de pommier, dans quasiment l’ensemble des vergers du bassin de production dont 10 % avec des taux d’infestation très élevés. Heureusement, les conditions sèches de l’été n’ont pas été favorables aux contaminations secondaires. Des symptômes de feu bactérien ont été signalés fin mai en parcelles de pommiers et de poiriers en Lot-et-Garonne. La pression a été supérieure à celle de 2018 sur le secteur Sud Nouvelle-Aquitaine (Dordogne, Sud Charentes, Gironde, Lot-et-Garonne). La pression oïdium a été faible en Limousin et est restée inférieure à celle de 2018 en Sud Nouvelle-Aquitaine sur pommier et poirier. La pression des punaises phytophages continue de croître dans les vergers de pommiers du Limousin. De nombreuses parcelles ont présenté d’importants dégâts allant de 30 à 80 % de fruits piqués. On note une forte corrélation des dégâts avec la présence de taillis, de haies, de hangars à proximité des parcelles concernées. Les punaises observées et/ou piégées en verger ont été majoritairement Palomena prasina et plus rarement Rhaphigaster nebulosa. En Sud Nouvelle-Aquitaine, peu de dégâts de punaises ont été observés sur les parcelles de référence mais des dégâts ont été signalés sur certaines parcelles en juillet. En prune d’Ente, peu de piqûres ont été observées sur fruits. En kiwi, des piqûres sur fruits ont été observées en parcelle de kiwis à chair jaune dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes avec une présence de taches noires (excréments + fumagine) et une chute de fruits. Des dégâts ont également été notés sur kiwis verts précoces et quelques piqûres ont été signalées sur Hayward sur les bordures de parcelles.
Des dégâts d’anthonome signalés
Côté ravageurs des fruits à pépins, les pucerons cendrés ont été plus présents qu’en 2018 dans la région. Des dégâts sur fruits ont été observés en Sud Nouvelle-Aquitaine. La situation a été dans l’ensemble maîtrisée en Limousin. Une forte présence de pucerons mauves a été signalée début mai dans certains vergers de poiriers des Charentes. Sur prune d’Ente, des foyers importants de puceron vert ont été notés dans des parcelles en conversion et conduites en agriculture biologique. Malgré des conditions estivales favorables à leur développement, les acariens n’ont pas eu d’impact négatif sur la production, que ce soit en fruits à pépins ou en prune d’Ente. La présence de cicadelles a été régulièrement observée sur pommiers et kiwis. La pression de psylle du poirier a été globalement faible. Sur pommier, des dégâts d’anthonome ont été constatés au printemps en Limousin. Cependant, cela n’a pas eu d’impact sur la production du fait de la forte charge en fruits. Des dégâts importants ont également été signalés en Sud Nouvelle-Aquitaine pour ce ravageur.
Les conditions climatiques défavorables au monilia
Des dégâts significatifs d’hoplocampe ont encore été signalés sur certains vergers de pommiers en Dordogne. Les populations sont en hausse depuis quelques années. Ce ravageur est aussi en recrudescence sur prune d’Ente. Les niveaux de dégâts ont été supérieurs à ceux observés en 2018. Les niveaux de population de Metcalfa pruinosa sont équivalents à ceux constatés en 2018. La présence de larves sur des pédoncules de fruits a été observée sur pomme, prune d’Ente et kiwi. Sur prune d’Ente, le taux de perforations dû au carpocapse des prunes est légèrement supérieur à celui observé en 2018 dans la majorité des parcelles du réseau d’observation (1,6 à 13 % de dégâts en conventionnel et 13 à 19 % en agriculture biologique). Sur ce fruit, la pression cochenilles, quelle que soit l’espèce, est en progression. Comme les années précédentes, la présence de Drosophila suzukii a été notée sur prunes en sur-maturité non récoltées. Des dégâts non opportunistes ont également été signalés sur certaines variétés de nectarines. Les conditions climatiques ont été peu favorables au développement du monilia sur fleurs et rameaux ainsi que sur fruits en vergers de prune d’Ente.
Kiwi : moins de symptômes de PSA sur bois
Sur kiwi, les symptômes de PSA sur bois ont été globalement moins nombreux que l’année dernière à l’exception de quelques parcelles. En Lot-et-Garonne, les symptômes sur feuilles ont aussi été moins importants qu’en 2018. Dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, la pression a été plus importante en végétation. Des symptômes de maladies des crottes de mouche et de la suie ont été fréquemment observés sur Actinidia arguta. Une progression de la maladie a été notée au mois d’août. Le pourcentage de fruits à la récolte avec présence de boucliers de cochenille blanche du mûrier est proche de celui de 2018. Cette cochenille est plus présente sur les variétés de kiwis à chair jaune et sous abris.
Peu de dégâts de carpo à la récolte
Les premiers dégâts de carpocapse du pommier ont été observés début juillet dans le Limousin. Il a été remarqué un nombre de parcelles plus important qu’en 2018 avec des dégâts issus des larves de la première génération, mais toujours nettement en dessous du seuil indicatif de risque (< 0,5 % de fruits percés). A la récolte, les dégâts sont dans l’ensemble le plus souvent insignifiants. En Sud Nouvelle-Aquitaine, sur les parcelles du réseau d’observation, la situation vis-à-vis du carpocapse des pommes était globalement satisfaisante à la récolte (0,2 à 2,8 % de fruits avec dégâts sur les parcelles en agriculture conventionnelle).