« Nous avons fait le pari de planter 2,5 hectares de baie de goji »
Nancy et Thomas Crivellaro, viticulteurs dans le Gard, cultivent depuis six ans de la baie de goji en agriculture biologique. [Texte de Manon Lallemand]
Depuis six ans, la baie de goji est cultivée par la famille Crivellaro qui travaille la vigne depuis quatre générations dans le Gard. « Nous avons fait le pari de planter 2,5 hectares, alors que personne ne pouvait vraiment nous guider du point de vue agronomique », reconnaissent Nancy Crivellaro et son frère Thomas. Il a fallu avancer à tâtons comprendre comment la plante fonctionnait en expérimentant sur la fertilisation, l’apport d’eau, la taille, le palissage… Même l’Inrae Avignon s’est intéressé à la plantation gardoise, afin de pouvoir collecter des informations. « Cette année nous aurions pu faire environ une tonne à l’hectare, mais nous avons eu trop d’eau et de vent », déplore la trentenaire.
Investissement dans un séchoir
« Nous faisons le choix d’une variété sucrée “Made in France” car l’objectif initial était de faire découvrir la baie de goji fraîche. C’est un fruit fragile qui tient cinq à six jours au réfrigérateur. » Le projet a débuté avec des ventes dans des magasins bio spécialisés. Mais entre les fruits abîmés et la méconnaissance du produit qui demande beaucoup d’explications, vendre en frais est fastidieux. Finalement, la famille investit dans un séchoir afin de déshydrater le fruit, mais tout en contrôlant le processus. « Nous gardons une texture moelleuse qui ressemble un peu à des raisins secs. Pour les magasins, la traçabilité est garantie et nous nous démarquons des importations chinoises », relatent les Crivellaro qui auraient pu cette année fournir les quatre plateformes de Biocoop.