International Strawberry Congress : pourquoi la framboise prend le pas sur la fraise au Maroc ?
Le Maroc, producteur historique de fraises, se tourne de plus en plus vers d’autres fruits rouges, comme la framboise et la myrtille considérées comme plus rémunératrices.
Le Maroc, producteur historique de fraises, se tourne de plus en plus vers d’autres fruits rouges, comme la framboise et la myrtille considérées comme plus rémunératrices.
Le congrès international de la fraise, organisé par Coöperatie Hoogstraten, du 21 au 23 septembre, a fait le point sur le commerce du fruit en Europe, au Royaume-Uni et aussi sur le Maroc, grand producteur et exportateur. Comme l’a néanmoins souligné Amine Bennani, vice-président de la Fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges, la fraise doit aujourd’hui considérée à l’aune du développement des autres petits fruits rouges, framboise en particulier, dans le royaume chérifien.
Les surfaces de fraises concurrencées par d’autres petits fruits
Le développement des surfaces de production de fraise au Maroc a connu une progression forte ces dernières années. Mais, depuis quelques années, la tendance est à la baisse. Les surfaces représentaient plus de 3500 ha en 2019 et on commencé à baisser à partir de ce moment. Parallèlement, à partir de 2016, celles de framboises et de myrtilles, ont connu une forte expansion, passant pour les premières de moins de 500 ha en 2008 plus de pratiquement 4000 ha en 2022, et pour les secondes, partant du même niveau en 2008 pour dépasser les 3500 ha de culture cette année.
Et ce développement s’explique plutôt aisément selon Amine Bennani : « Clairement, cette évolution en faveur de la culture de la framboise et de la myrtille vient du fait qu’elle est aujourd’hui plus rentable que celle de la fraise. La pression sur les prix et des marges qui s’amenuisent pour la fraise font que les producteurs ne veulent simplement plus prendre de risque ».
Le Maroc veut ouvrir d’autres marchés que l’Europe
Le Maroc s’est donné des objectifs forts à l’horizon 2030, avec des exportations dépassant les 350 000 t, tous petits fruits rouges considérés. Pour les fraises, le Maroc table sur 4000 à 5000 ha de production pour un potentiel d’exportations de 180 000 t.
Evidemment, l’Union européenne qui absorbe 97% des exportations marocaines de fruits rouges demeure le principal marché en volumes. Mais, le Maroc vise aussi d’autre marchés. Déjà, l’ouverture du marché américain en 2020 a été une bonne nouvelle pour la filière marocaine. L’Asie du Sud-Est est aussi une destination recherchée : « Nous essayons d’ouvrir ces marchés avec des envois par avion, parce que nous comprenons bien que nous sommes en concurrence avec l’origine espagnole sur le marché européen » a souligné Amine Bennami.