Melon : quel bilan pour la saison 2022 ?
Le printemps doux et les conditions estivales de juin à septembre ont favorisé la consommation de melon et facilité la production. Hormis en juin, le marché s’est bien tenu.
Le printemps doux et les conditions estivales de juin à septembre ont favorisé la consommation de melon et facilité la production. Hormis en juin, le marché s’est bien tenu.
Après trois années de recul de la consommation, les conditions estivales de 2022 de juin à septembre, si elles ont d’autres conséquences néfastes par ailleurs, ont enfin été favorables à la consommation du melon. La demande a été dynamique toute la saison. Et la production a été au rendez-vous, sans problèmes sanitaires, et a pu fournir des volumes de melons d’une qualité gustative exceptionnelle et de calibres assez élevés.
Près de 230 400 tonnes de melons ont été récoltées en France, soit 10 % de moins que la moyenne quinquennale, dont 149 400 tonnes dans le Sud-Est, 43 900 tonnes dans le Sud-Ouest et 37 600 tonnes dans le Centre-Ouest. Les surfaces sont en légère hausse dans le Sud-Est (+3 %) et le Sud-Ouest (+1 %), mais en baisse de 9 % dans le Centre-Ouest, marqué par l’arrêt de Soldive en 2021, après celui de Rouge-Gorge en 2019.
Une saison melon plus précoce qui a mené à une suroffre
La saison a démarré précocement, avec de gros volumes arrivés très tôt dans le Sud-Est. « La météo favorable d’avril et mai a stimulé la production qui a atteint en juin des niveaux habituellement rencontrés en juillet, alors que seul le Sud-Est était réellement présent », indique Marion Mispouillé, animatrice de l’Association interprofessionnelle du melon (AIM). A cette suroffre française s’est ajoutée l’offre espagnole, très tardive cette année du fait de conditions météo défavorables en Espagne.
Résultat : les prix à l’expédition ont été très bas dès le début du mois et ont continué à baisser, conduisant à une situation de crise conjoncturelle du 20 juin jusqu’au 12 juillet. Par la suite, l’offre a été plus modérée et les cours se sont mieux tenus. 119 000 tonnes de melons, tous types confondus, ont par ailleurs été importées, volume en baisse de 19 % par rapport à la moyenne sur trois ans, mais avec une stabilité en valeur, et 30 500 tonnes ont exportées, un volume en hausse.
Consommation : un effet « fin de mois » plus important cette année
Le seul bémol au niveau de la consommation a été un effet « fin de mois » plus important qu’habituellement. « Nous sommes habitués à l’effet « fin de mois » en août, avant la rentrée scolaire, précise Myriam Martineau, présidente de l’AIM. Mais cette année, l’effet s’est fait sentir dès juin et s’est répété en juillet, août et septembre, en lien sans doute avec l’inflation et les problèmes de pouvoir d’achat ».
En moyenne, le prix au détail a été de 2,40 €/pièce, supérieur à la moyenne triennale de 2,13 €/pièce, avec des promotions présentes tout au long de la saison. « Dans le Sud-Est, la situation a été compliquée pour les melonniers qui ont produit surtout en juin, constate Myriam Martineau. Et pour tous, les coûts de production ont augmenté de 30 % en incluant le coût du conditionnement et du transport. Après deux années très décevantes, la saison 2022 s’est toutefois mieux passée pour les producteurs du Centre-Ouest et du Sud-Ouest, qui ont produit surtout à partir de fin juin, et aura permis de souffler un peu et de rassurer les financeurs ».