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Les ventes de salades IVe gamme ont-elles souffert de l'inflation ?

En 2023, le secteur de la salade IVe gamme est resté stable, malgré l'inflation. Les consommateurs ont néanmoins reporté leurs achats vers des MDD plutôt que d’acheter des marques et des salades sous signe de qualité.

La salade IVe gamme est devenu un produit du quotidien que les Français continuent d'acheter.
La salade IVe gamme est devenu un produit du quotidien que les Français continuent d'acheter.
© SVFPE-Adocom

Contrairement à ce qui a pu être dit, « le marché de la salade IVe gamme ne se porte pas mal, affirme Agnès Porte-Chapui, directrice marketing à Florette et porte-parole de la commission communication du SVFPE (syndicat des végétaux frais prêts à l’emploi). C’est devenu un produit du quotidien que les consommateurs continuent d’acheter, si on en juge le taux de pénétration qui s’établit à 66,6 % en 2023, contre 67 % en 2022 ».

En cumul annuel mobile au 25 février, le marché s’élevait à 465 millions d’euros (M€) pour 51 195 t, soit +2 % en valeur et +0,1 % en volume comparé à la période précédente. « C’est beaucoup mieux que les produits de grande consommation dans leur ensemble qui ont perdu 3 % en volume l’année dernière. En matière de ventes, la salade IVe gamme montre une belle stabilité, une résistance face à la pression inflationniste et ne fait pas l’objet d’un arbitrage fort de la part des consommateurs », se réjouit la porte-parole du SVFPE. En moyenne sur l’année, le nombre d’unités de salades IVe gamme vendues par client se situe autour de 13, et sur 100 acheteurs le taux de réachat a même augmenté en 2023 avec 82,2 % contre 81 % en 2022.

Les salades premium ont le plus souffert

Si arbitrage il y a, cela se passe au sein même du rayon. « Avec l’inflation, il s’est vendu davantage de MDD [marques de distributeur] et moins de marques, mais le produit, poussé par la tendance de fond du végétal, reste porté par sa grande praticité, le fait qu’il n’occasionne aucune perte, et qu’il soit déculpabilisant quand on l’associe à une pizza ou un burger, reprend Agnès Porte-Chapui. En plus, le prix demeure relativement accessible, entre 1,80 et 2,20 euros le sachet. »

Si on considère les différentes segmentations du rayon, « ce sont le bio et les produits estampillés Sans résidu de pesticides qui ont le plus souffert, bien évidemment à cause de leur prix 20 à 30 % plus élevés », poursuit la directrice marketing. Le segment a effectivement reculé de 23 % en volume et 28,5 % en valeur en 2023. Les consommateurs se sont tournés vers les mélanges croquants, moins onéreux, lesquels ont augmenté de 3,8 % en volume l’année dernière. « Ils ont également préféré les mono-variétés type laitue, Iceberg, feuilles de chêne, aux mélanges de jeunes pousses et à la mâche, ce dernier segment ayant reculé de 8,4 % en volume en 2023 », précise Agnès Porte-Chapui. Et même si la salade IVe gamme ne fait pas forcément partie des « paniers inflation » recommandés par le gouvernement, les acteurs de la grande distribution ont eu tendance à mettre en avant leurs MDD au détriment des marques sur la période.

Faire manger davantage de salades aux Français

« Aujourd’hui que l’horizon s’éclaircit un peu, le SVFPE va pouvoir recommencer à reprendre la parole pour dynamiser les ventes. Dans un climat économiquement plus serein, nos produits vont faire l’objet de communication en 2024 sur les réseaux sociaux et sur notre site les-salades.fr, avec de nouvelles recettes, une mise en avant de leurs qualités et vertus nutritionnelles », annonce la porte-parole du syndicat. Les salades IVe gamme reprennent donc leur chemin de « marché mature », avec l’ambition de faire manger davantage de salade aux Français. Une interprofession pour la IVe gamme est actuellement en projet. Le résultat des discussions actuelles devrait être connu « dans le courant de l’année » promet Agnès Porte-Chapui.

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