Les Paysans de Rougeline osent la troisième voie
Après le lancement de la marque Écoserre et d’un nouveau concept “zéro résidu de pesticides” pour toute la gamme de tomates, les Paysans de Rougeline choisissent de développer une troisième segmentation : l’agro-écologie.
Après le lancement de la marque Écoserre et d’un nouveau concept “zéro résidu de pesticides” pour toute la gamme de tomates, les Paysans de Rougeline choisissent de développer une troisième segmentation : l’agro-écologie.
« L’année 2017 risque d’être un tournant historique pour les Paysans de Rougeline qui regroupent cinq organisations de producteurs actionnaires sur trois bassins de production dans le sud de la France : Provence, Roussillon, Sud-Ouest. Nous sommes les premiers à défendre une troisième voie entre le conventionnel et le bio. Compte tenu de l’augmentation de la demande en fruits et légumes bio, il n’y aura pas en France les volumes nécessaires. Nous allons fournir en 2017 des fraises et des tomates, des produits garantis, zéro résidu de pesticides », explique Gilles Bertrandias, directeur général de Rougeline.
L’arrivée, cette année, de la marque de tomates Ecoserre déposée à l’INPI et du lancement de la gamme “Zéro résidu de pesticides” fait suite à une série de tests auprès des consommateurs. Les premières écoserres ont été construites en 2010. Une véritable innovation technologique, qui permet de cultiver des tomates, des fruits et des légumes dans des serres écologiques high-tech où l’on utilise beaucoup moins d’énergie et des énergies non fossiles, en faisant travailler des insectes. On produit sans utiliser de produits phytosanitaires.
Vers le zéro résidu de pesticides et l’agro-écologie
« L’innovation technologique était un passage obligé pour mener à bien notre stratégie vers le zéro résidu de pesticides et la transition énergique », commente Gilles Bertrandias.
En 2016, les Paysans de Rougeline testent le positionnement sur le marché de la déclinaison commerciale Ecoserre sur une large gamme de tomates. Le test est effectué sur un échantillon de consommateurs très large qui va au-delà du secteur de la grande distribution et auprès des consommateurs et des professionnels des grandes enseignes de la distribution.
« Nous avons eu un excellent retour sur notre marque Écoserre. Nous avons ressenti le besoin de renforcer l’impact, la présence de cette marque dans tous les circuits de vente ». Au mois d’avril, une large gamme de tomates (grappes, petits fruits) et de fraises (Gariguette et Ciflorette) sera signalée sur les étals de la grande distribution par un macaron “Zéro résidu de pesticides”. Avec un nouveau concept d’étiquetage, « on a voulu donner beaucoup de visibilité à ce macaron pour interpeller les consommateurs », ajoute le directeur. “Zéro résidu de pesticides” est une signature adaptée à la production sous serres qui privilégie l’énergie alternative, la pratique de la lutte intégrée, la production biologique, la gestion des déchets, l’utilisation de l’eau et des fertilisants de manière économe, le recyclage… Ces deux événements commerciaux marquent un tournant dans la démarche des Paysans de Rougeline. On parle, ici, de troisième voie, d’un chemin vers l’agro-écologie : « Avec zéro résidu de pesticides, notre idée est de construire des partenariats avec nos clients qui partagent la même vision du marché. Ce marché va se segmenter en trois ensembles : le conventionnel réglementaire (85 % du marché), le bio (en phase de développement) et l’agro-écologie, une voie nouvelle qui souffre d’un manque de visibilité et de compréhension de la part des consommateurs », ajoute le directeur de Rougeline. Les maraîchers du sud de la France organisés en coopératives ont déposé en 2017 un projet de 15 ha de serres vitrées dans les bassins du Sud-Est, de Provence, du Roussillon. Si la culture biologique reste encore marginale, 1 000 t de fruits et légumes sous serres en pleine terre, la gamme de tomates s’élargit avec des productions variétales nouvelles, tomates ivoire, roses en petits formats ronds. Les maraîchers ont produit en 2016, 78 000 t de fruits et légumes dont 69 000 t de tomates.
« Nous sommes les premiers à défendre une troisième voie entre le conventionnel et le bio. »