Légumes d’industrie : pourquoi la filière consacre 70 % de son budget à la recherche et à l’expérimentation ?
La filière des légumes d’industrie dans son ensemble s’est engagée dans une démarche de responsabilité sociétale : Les Légumiers de Demain. Pour répondre aux engagements notamment environnementaux, les trois stations d’expérimentation poursuivent année après année leurs travaux. Visite à la station de Quimperlé en Bretagne.
La filière des légumes d’industrie dans son ensemble s’est engagée dans une démarche de responsabilité sociétale : Les Légumiers de Demain. Pour répondre aux engagements notamment environnementaux, les trois stations d’expérimentation poursuivent année après année leurs travaux. Visite à la station de Quimperlé en Bretagne.
La filière des légumes d’industrie dans son ensemble s’est engagée dans une démarche de responsabilité sociétale : Les Légumiers de Demain. Un des trois volets est l’environnement. La filière s’est notamment engagée, d’ici 2027 à avoir 75 % des exploitations engagées dans une démarche de certification environnementale ; 100 % des surfaces cultivées avec au moins une solution alternative aux produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse ; 60 % de parcelles bénéficiant d’une utilisation raisonnée de l’eau ; et 60 % des OP ayant recours à une grande diversité pour mieux anticiper le risque climatique.
Autant dire que les enjeux en recherche et expérimentation sont élevées. Contrairement à d’autres interprofessions, Unilet ne communique quasiment pas car elle consacre la majorité de son budget (70 %) à la recherche et à l’expérimentation.
Lors de visites organisées par l’Unilet, l'interprofession française des légumes en conserve et surgelés, fin septembre en Bretagne, producteurs et industriels ont partagé leur quotidien, leur engagement, leurs innovations, leurs difficultés. Dans cet article, le point sur l’importance de la recherche et de l’expérimentation dans cette filière.
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A Quimperlé, des tests agronomiques et des essais variétaux
La station d’expérimentation de Quimperlé en Bretagne (Finistère), l’une des trois d’Unilet, emploie une douzaine de personnes pour une vingtaine d’hectares. Chaque année, ce sont 4 à 5 ha qui sont mis en expérimentation. Les essais, entre 60 et 80 par an, se concentrent sur les maladies cryptogamiques, les ravageurs, le binage, pour diminuer ou substituer les molécules chimiques ou trouver des alternatives. La moitié des essais se fait sur la plateforme, l’autre moitié chez les producteurs.
Outre les pratiques agronomiques, il y a aussi des essais variétaux, en pois, en haricots. « On sait que l’innovation variétale est un enjeu, affirme Cécile Le Doaré, directrice générale d’Unilet. On a besoin de davantage de partenariats avec les semenciers mais nous avons conscience d’être pour eux de petits marchés. »
Côté produits phytosanitaires, sur les 190 usages problématiques pour les 15 légumes qu’elle couvre, 77 sont majeurs, menaçant ainsi la pérennité de la production, souligne l’Unilet.
De la mécanisation à l’irrigation et maintenant le changement climatique : l’histoire des chantiers de la filière
Revenant sur les principaux chantiers qu’a vécu la filière, Anne-Sophie Kouassi, chef du service technique d’Unilet, rappelle : « La mécanisation de toutes les étapes de la production, qui a été permise par la sélection variété avec des variétés dont l’arrivée en maturité est groupée, a été un gros tournant. Puis l’arrivée de l’irrigation a permis d’utiliser de nouvelles surfaces. Ensuite cela a été les phytosanitaires et les mises au point d’autorisations de mise sur le marché. Et désormais les bonnes pratiques et l’agroécologie. »
Aujourd’hui c’est l’enjeu du changement climatique qui rassemble les efforts. « Mais si mettre au point une tolérance à une maladie ou un ravageur, c’est courant, la tolérance au climat c’est beaucoup plus complexe. »
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