Le Sival continue de monter. Le salon angevin version 2020 a reflété le dynamisme de la filière, en particulier les secteurs de la serre et du biocontrôle. Les organisateurs du Sival dressent un premier bilan chiffré très positif de la 34e édition du salon dédié aux filières du végétal spécialisé. Le seuil des 700 exposants a été atteint pour la première fois, grâce à une extension qui a permis d’augmenter la surface du salon de 4 000 m². Le visitorat a également progressé, passant de 25 000 visiteurs en 2018 et 2019 à 26 000 cette année. Sur cinq ans, la hausse du nombre de visiteurs est même de près de 25 %. « Des participations records ont également été enregistrées sur un certain nombre de conférences », se félicitent les organisateurs du salon. Celles-ci ont concerné l’ensemble des filières du végétal spécialisé, de la production à la commercialisation. Les thématiques liées à l’agroécologie étaient particulièrement représentées. Le développement à l’international du salon a franchi un nouveau cap avec 55 nationalités présentes (contre 45 en 2019). Dans cet objectif de développement, le Sival poursuit sa collaboration avec des salons étrangers, tels que Macfrut en Italie l’an dernier et Asia Agro-food Expo (Aafex) en Chine en 2020 (lire « Partenariat croisé avec la Chine »). « Les Concours Sival Innovation et Agreen Startup s’inscrivent également dans cette volonté de promouvoir l’innovation des filières au service d’une agriculture qui répond aux attentes sociétales », mentionnent les organisateurs. Le premier concours cité a récompensé 21 innovations parmi les 37 nommées , tandis que le second a permis à cinq projets de bénéficier d’une aide pour se développer. Parmi eux, les deux premiers prix proposent de développer des farines, à partir de bananes plantains guyanaises et de leurs peaux, et à partir de la drêche, un déchet de fabrication de la bière. Le changement climatique a été un axe fort du salon, développé notamment au cours des conférences de la 2e édition de Fruit 2050. Trois temps forts prospectifs ont ainsi développé les enjeux auxquels font et feront face les productions fruitières : Symposium GIS Fruits, Fruit Production Forum et le nouveau Club de la presse internationale, avec des interventions de journalistes étrangers de la presse spécialisée agricole. L’an prochain, « le Sival entend conforter sa croissance en apportant une attention particulière à l’expérience visiteur sur la globalité du salon », poursuivent les organisateurs, leur donnant d’ores et déjà rendez-vous du 12 au 14 janvier 2021 au Parc des Expositions d’Angers pour une nouvelle édition.
L’IRFEL pour l’innovation et la recherche
Vincent Schieber, président d’Invenio, a présenté l’IRFEL, nouvelle structure pour l’innovation et la recherche en fruits et légumes dont il est le nouveau président, en présence d’autres présidents de stations régionales. L’IRFEL regroupe actuellement 14 stations régionales : l’Acpel, l’ANPN, l’Aprel, l’Arefe, le Caté, le Cefel, Creysse, le Grab, Invenio, Planète Légumes, la Senura, Sud Expé, Terre d’essais et Verexal.
« Et d’autres stations ont d’ores et déjà émis le souhait de nous rejoindre », précisait-il. L’IRFEL se veut être « un facilitateur de réseau » avec notamment pour mission de fédérer et défendre les intérêts des stations françaises d’expérimentation fruitières et légumières, permettre de travailler sur des thématiques communes et mutualiser les moyens pour le montage de projets nationaux et européens
La noisette pour se diversifier
« Le marché de la noisette est en fort développement », a expliqué Bruno Saphy, directeur développement d’Unicoque Koki. La coopérative, qui regroupe 95 % de la production française, prévoit de tripler ses volumes d’ici 2030. Des opportunités de diversification existent pour des producteurs dans le Sud-ouest et ailleurs, à condition de disposer d’eau.
L’agriculture à la verticale
Alors que de gros projets d’agriculture verticale se montent dans le monde, des initiatives échouent par manque d’expertise agricole ou de débouchés. L’automatisation et la durabilité doivent être améliorées. Ce mode de production qui peut répondre à des besoins là où la production est difficile ou dans des mégapoles où elle est très éloignée, présente de plus peu d’intérêt pour des pays comme la France qui dispose d’un climat favorable, d’espace et de savoir-faire.
Première pour le Club de la presse
Le Club de la presse du Sival a tenu sa première conférence. Sept journalistes de la presse spécialisée de l’agriculture et des fruits et légumes ont présenté différents éléments d’information sur l’impact des changements climatiques dans leurs pays respectifs. Ces témoignages, de la Finlande au Chili, en passant par l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Maroc et la France, étaient concomitants et complémentaires de la thématique choisie cette année par Fruit 2050.
Trophée du maraîchage
Patrick Gauthier et Thibaut Chesneau ont été les deux finalistes de la première finale régionale 2020 du Trophée du maraîchage (zone Nord-ouest), organisée par Légumes de France. C’est Thibaut Chesneau, producteur en Maine-et-Loire, qui a été retenu pour la finale nationale. Producteur sur 80 hectares, dont trois sous abris (salades, poireaux, choux et céleris-raves), il a converti en trois ans cinq hectares en agriculture biologique. Quatre autres finales régionales sont encore à venir. Pour participer, contacter
ms.lutrand@legumesdefrance.fr
Partenariat croisé avec la Chine
Le Sival et son président Bruno Dupont et David Zhong, président de l’Aafex, ont signé un accord pour la promotion mutuelle de leurs salons respectifs.
« L’Aafex est un salon agricole chinois qui accueille plus de 1 000 exposants de 36 pays et 100 000 visiteurs », a précisé son président. Organisé à Quigdao, importante zone de production légumière en Chine, HortiChina constitue la partie horticole d’Aafex et représente tous les secteurs d’activité, de la semence à la transformation.
Fruits rouges made in France
Avec l’engouement autour de la consommation des fruits rouges et face à la croissance des importations françaises de ces fruits, y a-t-il une place pour les productions françaises ? Les représentants des filières myrtille, framboise et cassis, mûre et groseille, ont répondu favorablement avec un argument commun, le Made in France. Ils ont annoncé la création d’un groupe de travail commun pour identifier le potentiel de développement et la demande.
Mieux connaître les abris froids
Le CTIFL a lancé le projet Abri’Nov afin de mieux connaître les techniques de productions sous abris froids ou peu chauffés et apporter des réponses. Pour cela, une enquête nationale est en cours pour caractériser les différents abris, recenser les équipements utilisés, collecter les données agronomiques et définir les spécificités de production (main-d’œuvre, désherbage, OAD…). Selon Pierre-Yves Lalaux qui présentait le projet, la France compte 5 600 ha d’abris froids et 8 400 exploitations concernées.
Un groupe pour les petits fruits bio
En Pays de la Loire, 30 producteurs de petits fruits bio sont réunis dans un groupe animé par la CAB (Les agriculteurs bio des Pays de la Loire) pour échanger sur leurs pratiques. En 2020, le groupe pourrait être reconnu Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE), avec un premier objectif de créer un référentiel technico-économique des petits fruits bio en Pays de la Loire. Cécile Lechat, productrice en Loire-Atlantique, a donné quelques éléments clés de la réussite en petits fruits tels que le choix des parcelles, des espèces et variétés, l’ajustement du paillage, du buttage, de l’irrigation…
La pomme à cidre plus durable
Les entretiens cidricoles du Sival ont été orientés sur les optimisations et innovations mécaniques au service de la durabilité du verger cidricole. Certains résultats du projet Pulvarbo, sur l’optimisation de la pulvérisation en arboriculture, ont été présentés par Florence Verpont du CTIFL et Jean Le Maguet de l’Institut français des productions cidricoles (IFPC). L’éclaircissage du pommier à cidre et le désherbage mécanique sur le rang ont également été abordés.
ZNT et fruits francisés
Pendant la conférence de presse de la FNSEA, de Légumes de France et de la FNPF, Bruno Vila, secrétaire général de Légumes de France, s’est insurgé contre l’interdiction de commercialisation avant le 30 avril des légumes bio français produits sous serres chauffées, qualifiant cette décision d'
« aberrante »,
« qui ouvre en grand la porte aux importations ». Charlie Gautier, de la FNPF, a regretté l’arrêté en vigueur depuis le 1
er janvier 2020 instaurant des zones de non-traitement (ZNT) autour des cultures, pris
« hâtivement » et
« sans concertation locale ». Il a également évoqué la « francisation » de fruits produits à l’étranger, la qualifiant de
« cancer des productions françaises spécialisées ».
Un projet sur les plantes répulsives
Le CTIFL organisait sur son stand plusieurs présentations, résultats d’enquêtes et projets d’expérimentation. Ainsi, Sébastien Picault, du centre CTIFL de Carquefou, a présenté les thématiques du projet Repulse sur l’utilisation de plantes répulsives contre trois ravageurs : la mouche du chou, la mouche mineuse du poireau et le thrips. Le projet débute cette année et s’achèvera en 2022. Il étudiera notamment les facteurs qui favorisent l’émission par les plantes de Composés organiques volatils (COV) dans l’atmosphère : température, humidité, stade de la plante, organe…
Un gâteau pour RFL
400 numéros, ça se fête ! Le Sival 2020 correspondait avec la sortie du numéro 400 de Réussir Fruits & Légumes, l’occasion de célébrer l’évènement avec un (gros) gâteau.
Agriculture et technologie
La soirée AgTech du Sival, au Centre de congrès d’Angers, a mis à l’honneur le dispositif AgriFarmLab, qui vise à favoriser les échanges entre les producteurs et les start-ups et PME agricoles. L’agriculture verticale et la robotique étaient également au programme, avec un état des lieux des pratiques par Leo Marcelis, de l’Université de Wageningen et une présentation de Gaëtan Séverac de Naïo.
Sival Innovation
Les 21 lauréats du concours Sival Innovation ont reçu leurs prix au cours d’une soirée organisée au Centre de congrès d’Angers.