Produits d’import
Le secteur est bousculé par la mauvaise météo
Semaine de rupture avec une baisse de demande marquée, plus inquiétante en légumes qu’en fruits. Le froid et les inondations causent des dégâts, surtout en Pologne, Hongrie et Tchéquie.

L’entrée en pleine saison de l’Extremadure et le début de l’Aragon et de la Catalogne ont pesé sur le prix des pêches et nectarines. A moins que ce ne soit le climat très froid, avec des ventes très faibles sur le Nord de l’Europe. Les professionnels ne sont pas trop inquiets. D’une part, la baisse des prix va lancer la demande car les étiquettes étaient jusqu’alors à des niveaux rédhibitoires. Ensuite ce ne sont que les prix des variétés jaunes qui ont été laminés : bien que faible, le marché français suffit à quasiment maintenir la demande en variété blanche. Ensuite, dès cette semaine, la production recule vite en Andalousie, sur Murcie et Valence. Même les variétés de fin de saison sont en déficit de 30 %.
Dans l’Extremadure et la Catalogne, le calibre des fruits est plus gros qu’il ne l’a été dans les secteurs précoces. Le risque d’éclatement est donc plus grand. Le marché de la barquette va être plus tendu.
Par ailleurs, en Italie, le calendrier est assez bien respecté. La région des Pouilles n’expédie plus après la troisième semaine de juin. En début de semaine dernière, les grossistes du Sud de la France achetaient encore de la nectarine de calibre B à 1,70 € franco. La production du Sud de l’Italie est ensuite vendue localement, les expéditions reprenant en fin de saison avec les tardives en Sicile. L’Emilie Romagne débute réellement ses expéditions cette semaine.
Dans les pays d’Europe de l’Est, les inondations ont touché les cultures et les vergers. L’USDA a mis en ligne un premier rapport sur la Pologne : les pertes sont estimées à environ 20 % du potentiel en fraise, cerise, etc. La région de Gròjep – qui est le principal secteur de production des pommes et aussi de certains légumes – est aussi touchée.
Tension et mésentente
Sous nos cieux, le secteur du melon est déjà virtuellement sinistré. L’Espagne est en pleine saison alors que le Sud du pays débute. Puis, en juillet, on s’attend à un grand creux. Les cultures souffrent beaucoup de la coulure et le risque de bactériose est maximal. Avec le froid, les plantes produisent aussi du feuillage mais pas de fruits. Depuis une semaine, les ventes sont trop faibles alors que le nombre de metteurs en marché progresse. Les écarts de prix sont très larges. On remarque une forte proportion de petits fruits.
L’ambiance se dégrade en légumes de serre. Les entreprises souffrent doublement de la baisse des dépenses alimentaires et des répercussions de la mauvaise météo. En tomate, les segments innovants à valeur ajoutée sont très touchés. Cela contribue aussi à dégrader la bonne entente entre les entreprises du secteur.