Accord commercial bilatéral
Le projet d’accord UE-Maroc revient sur la table
Dans les prochains mois, c’est à Strasbourg que tout se jouera. Le dossier est sensible notamment sur la tomate. Les producteurs européens ont déjà prévu de se rencontrer fin octobre.
Le 16 septembre, la Commission européenne a adopté le projet d’accord concernant les relations commerciales bilatérales UE-Maroc. Pour être appliqué, celui-ci doit désormais passer entre les mains du Conseil des ministres de l’UE puis au Parlement européen avant de revenir au Conseil qui rendra ses conclusions et ratifiera définitivement l’accord. Parmi les produits concernés, les fruits et légumes tiennent une place particulière. Certains font partie d’une liste dite de produits sensibles : la tomate, la fraise, le concombre, la courgette , les clémentines et l’ail. Cette annonce a entraîné quelques levers de boucliers. Les coopératives européennes représentées par le Copa-Cogeca ont réitéré leur opposition à un tel accord s’inquiétant « d’un impact catastrophique pour la production de f&l européenne en particulier la tomate », et estime que la Commission « aurait dû évaluer l’impact socio-économique d’un tel accord et apporter des mesures compensatoires pour les productions européennes concernées ». En Espagne, le comité tomate de la Fepex refuse ce texte et « dénonce les conséquences désastreuses qu’occasionnerait cet accord » dans plusieurs régions (Andalousie, Canaries, Murcie et Valencia) et demande que le Parlement européen ne ratifie pas un tel projet.
De leurs côtés, les Marocains estiment que ce texte est en deçà de ce qu’ils auraient voulu. « Ces réactions ne sont pas de très bonne foi car ce nouveau calendrier tomate a été validé et par l’Espagne et par la France plutôt deux fois qu’une, indique Younes Zrikem, vice-président de l’Apefel (association des producteurs et exportateurs marocains). Au delà des f&l marocains, il faut tout de même rappeler que dans cet accord, la balance est largement favorable à l’Union européenne.» Quant au calendrier, le dossier sera discuté en procédure “Lisbonne”. Le Conseil aura deux mois pour rendre sa réponse, puis le dossier sera porté au Parlement européen. En parallèle, le 4 octobre, le groupe expert tomate de la Commission européenne a déjà prévu de se réunir. Le groupe européen tomate par ailleurs a décidé de se réunir fin octobre (le 27 ou 28) à Madrid et demandera que le Parlement ne ratifie pas cet accord. Enfin, le 9 novembre, il est déjà prévu que le comité tomate de la Fepex se rende au Parlement européen pour demander une réforme urgente des prix d’entrée.