« Le plan de souveraineté fruits et légumes n’est qu’un début pour permettre aux producteurs de reprendre la main »
Le plan de souveraineté fruits et légumes a été au centre des discussions de l’assemblée générale de l’Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest (Apfelso). Il doit servir à relever les enjeux environnementaux et économiques pour les producteurs adhérents des organisations de producteurs.
Le plan de souveraineté fruits et légumes a été au centre des discussions de l’assemblée générale de l’Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest (Apfelso). Il doit servir à relever les enjeux environnementaux et économiques pour les producteurs adhérents des organisations de producteurs.
« Le plan de souveraineté n’est qu’un début pour permettre aux producteurs de reprendre la main sur la capacité d’aborder tous les enjeux », a déclaré François Lafitte, président de l'Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest (Apfelso) lors de l’assemblée générale de l’association qui compte 39 OP adhérentes, soit 1600 producteurs, 470 000 t de fruits et légumes et représente 60 % de la production régionale. Et si Franck Da Ros, délégué filière fruits et légumes à FranceAgriMer a fait le premier bilan de ce plan et énuméré les outils qu'il peut mobiliser, François Lafitte a de son côté fait part d’inquiétudes.
Le responsable analyse que la filière fruits et légumes est dans « une phase de transition écologique » avec les enjeux de décarbonisation à échéance de 2050, mais aussi dans « une phase transition économique », car elle subit le bouleversement des équilibres mondiaux aboutissant à un recentrage sur le marché européen, sur lequel les producteurs français n’ont pas les mêmes règles. « Pour notre compétitivité, l’Europe, rien que l’Europe, pas plus que l’Europe », mentionne le rapport moral de l’assemblée générale.
« Nous sommes des capteurs de carbone »
François Lafitte a aussi révélé « une phase à risque pour l’organisation » avec la mise en péril de l’attractivité des OP vis-à-vis des producteurs devant les exigences réglementaires, notamment environnementales, émises par l’administration française. « Les jeunes qui s’installent veulent sortir de l’organisation pour éviter ces contraintes », relate-t-il. Selon François Lafitte, l’Organisation commune de marché (OCM) n’est pas faite pour supporter les engagements de la transition écologique. « Et je n’ai pas vu un éclair de lucidité dans les yeux des fonctionnaires du ministère de l’agriculture », a-t-il constaté. La transition écologique ne peut signifier absence d’irrigation, perte de rendement, impossibilité de lutte contre le gel…
Lisibilité demandée aux pouvoirs publics
« La transition écologique est aussi un enjeu concret et la chance de prouver que nous sommes des capteurs de carbone avec une activité positive pour la planète », mentionne le responsable, conscient qui faudra le prouver mais aussi entrer dans une logique d’investissement, d’où la nécessité de lisibilité demandée tant aux pouvoirs publics qu’aux banques. André Graglia, directeur de l’Apfelso, a souligné l’aboutissement de trois programmes européens successifs, pilotés par l’association, pour la mise en avant de productions sous signes de qualité comme la fraise du Périgord, la pomme du Limousin, l’asperge des sables des Landes et le kiwi de l’Adour. Le programme de promotion 2021-2023 a ainsi bénéficié de 5,85 millions d’euros avec un bilan positif de 80 % de mobilisation des aides de l’Union européenne.