Champignons de couche
Le frais continue à gagner du terrain
Les organisations de la filière champignon (ANICC, FNSACC et le centre technique du champignon) ont tenu, le 18 mai, leurs assemblées générales.
Cette année, c’est en Maine-et-Loire, chez France Champignon, que s’est déroulée la rencontre de la filière champignon. L’occasion de faire un point sur l’année écoulée et les tendances de 2017.
Le frais continue à gagner du terrain au détriment de l’appertisé. 62, 8 % des ménages français ont acheté des champignons de Paris frais en 2016. C’est 2,1 points de plus qu’en 2014. Il s’agit d’une tendance observée depuis 2012. Un marché tiré par l’offre en barquettes et le circuit du e-commerce spécialisé. Le vrac, qui avait perdu des acheteurs en 2015, se stabilise avec un taux de pénétration de 34,8 %. Quant au champignon en conserve, il continue à perdre des acheteurs.
Autre tendance de fond qui se confirme : les importations en France sont en hausse. L’Hexagone a importé 36 183 t de champignons de couche frais en 2016 (contre 34 840 t en 2015). La Pologne est le premier fournisseur en frais de la France (près de 23 000 t en 2016) après la Belgique (5 138 t) et les Pays-Bas (6 510 t). Même tendance pour les champignons d’industrie : les importations ne cessent d’augmenter. Elles ont été de 57 401 t en 2016 (contre 46 888 t) en 2015. Principal fournisseur : l’Espagne (44 %), suivi des Pays-Bas (24 %) en perte de vitesse depuis 2014 au profit de la Pologne qui atteint, en 2016, 16 % des importations françaises de champignons en conserve.
Côté export, la baisse des exportations françaises de champignons appertisés, entamée en 2014, se poursuit. Le principal client de la France sur ce marché, l’Allemagne, a chuté à 2 542 t en 2016 (9 693 t en 2015 et 18 414 t en 2014). L’export en frais est quasiment inexistant (- de 300 t en 2016 à destination essentiellement des Pays-Bas).
La conserve est en crise structurelle au niveau européen. Dans un contexte de surproduction, de nouveaux marchés sont à trouver. Les Etats-Unis constituent un bon espoir : depuis 2012, elles ont réduit leurs achats chinois et augmenté ceux en provenance d’Europe. D’autres débouchés sont envisagés sur les pays du Mercosur, par exemple, le Mexique notamment. Le frais se porte bien mais subit quelques bouleversements. Il y a toujours les effets de l’embargo russe (qui a touché la Pologne, grand fournisseur européen) ; il y a maintenant le Brexit. Avec la chute la livre, les exportations de l’Irlande vers la Grande-Bretagne ont souffert. « Plusieurs champignonières ont fermé », assure Didier Motte président de l’Association européenne GEPC.
Une action auprès de la DGCCRF sur l’origine France
Sur le marché national, après débat, la FNSACC a demandé à la DGCCRF afin qu’elle mène une enquête sur l’origine France. Il y en a en effet beaucoup plus de champignons de couche vendus sous origine nationale que les producteurs français ne peuvent en fournir. « C’est un choix difficile, a déclaré Mathieu Douaire, le président de la FNSACC, mais il faut que cela cesse. Même si on découvrait une fausse origine France sur un seul kilo, l’image auprès du consommateur serait désastreuse ». En champignons, « l’origine France a gagné plus de deux millions d’acheteurs depuis 2 012 », a rappelé pour sa part, Réjane Mazier, secrétaire générale de l’ANICC-FNSACC.
La production française de champignons frais est prévue à la hausse : une demande des distributeurs.