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Le carreau des producteurs, vitrine du circuit court à Rungis

La célébration des 20 ans du carreau des producteurs de Rungis a confirmé l’intérêt de la restauration pour l’existence des « circuits courts », en dépit de la difficulté de maintenir la production maraîchère et arboricole dans la ceinture verte francilienne.

Il y avait l’affluence des grands jours le 17 septembre à Rungis, pour célébrer les 20 ans de la création du « carreau des producteurs » au cœur du marché francilien. La cinquantaine de producteurs-commerçants du bâtiment avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir comme il se doit personnalités et clients, en tête desquels figurent les détaillants et surtout les restaurateurs franciliens. Les chefs, cœur de cible du pavillon, se sont d’ailleurs prêtés de bon cœur à la préparation en direct d’assiettes à base de fruits et légumes de la grande ceinture parisienne.

Lire aussi : L'agriculture périurbaine peut-elle nourrir Paris ?

Des salades ou des fraises cueillies il y a moins de 24 heures

Si le carreau s’est durablement inscrit dans les habitudes des usagers de Rungis, c’est qu’il répond aux attentes d’une bonne partie de sa clientèle en matière de fraîcheur et d’achat de proximité. « En termes de fraîcheur, on est « im-bat-table », a d’ailleurs martelé Benjamin Simonot-Devos, le président de l’association interdépartementale des producteurs de fruits et légumes d'Ile-de-France (AIDPFL) qui regroupe les maraîchers et arboriculteurs commercialisant en direct à Rungis. « Les acheteurs qui viennent ici peuvent garantir à leurs clients que les salades ou les fraises qu’ils proposent ont été cueillies il y a moins de 24 heures ! ». 

Les clients trouvent en outre sur place une variété insoupçonnée de produits de la plupart des Parisiens. Des « spécialités » d'île-de-France comme le cresson de Méréville, les herbes aromatiques, les champignons de couche, mais aussi des pommes de terre, des légumes racines ou des légumes de printemps (courgette, aubergine, etc.).

Certaines productions bénéficient d’une véritable réputation auprès des chefs, qu’il s’agisse des fraises et tomates des Saveurs de Chailly (Seine-et-Marne), des choux de l’EARL des Trois Arpents (Essonne) ou encore des pommes et poires de Vassout Fruits (Yvelines). Les cuisiniers les plus exigeants s’approvisionnent également en fleurs comestibles auprès de l’entreprise Chevet (Seine-et-Marne).

 

Une relation directe producteurs-chefs

Pour les producteurs franciliens, la vente en direct constitue non seulement une manière de bien valoriser ses produits, mais aussi de développer une grande proximité avec sa clientèle. « Certains restaurateurs étaient déjà des clients de mon père Bastian, qui fut précédemment président de l’association des producteurs », explique Benjamin Simonot-Devos. « C’est intéressant pour nous d’avoir le retour des chefs et de leurs convives, cela nous aide à progresser », poursuit le producteur de tomates.

 

Guillaume Canet, un invité de marque

Le carreau des producteurs constitue bien sûr une vitrine pour le marché de Rungis, que son président Stéphane Layani aime mettre en avant. « C’est l’exemple significatif de ce que l’on est capable de faire pour l’agriculture française », a-t-il expliqué aux invités, et en particulier à l’acteur-producteur Guillaume Canet, venu en défenseur de « l’agriculture paysanne » mais aussi comme ami d’enfance d’un des producteurs du carreau, Fabien Vassout.
Le PDG de la Semmaris a assuré qu’en 20 ans, le bâtiment avait connu « une belle évolution », avec environ 10 000 tonnes commercialisés pour un chiffre d’affaires de 20 M€. 

 

Des volumes en baisse

Les volumes restent cependant bien modestes si on les met en regard des 1,2 million de tonnes de fruits et légumes qui transitent par le premier marché de produits frais d’Europe. Le carreau a subi aussi le déclin du nombre d’exploitations dans la région et de la production maraîchère et arboricole. On ne recense plus en Ile-de-France que 310 exploitations d’horticulture et de maraîchage pour une cinquantaine d’arboriculteurs. Au début des années 2010, on comptait encore 65 producteurs sur le carreau pour environ 25 000 tonnes de légumes et 2500 à 3000 tonnes de fruits.

Pas de quoi entamer pour autant l’enthousiasme des professionnels ce matin-là à Rungis. « L’intérêt suscité par ce pavillon montre que les agriculteurs français ont envie d’entreprendre et de s’impliquer dans des projets qui ont du sens pour la société », a expliqué Samuel Vandaele, le président de la FDSEA de Seine-et-Marne. « Cela montre aussi qu’il y a une agriculture d’une grande diversité dans la région, et même de plus en plus diverse. J’espère que cela va encourager des jeunes à venir s’installer ».

Rédaction Réussir

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