“Lait et fruits à l’école” : Interfel s'abstient lors de la consultation de FranceAgriMer
FranceAgriMer a diffusé aux interprofessions les nouvelles modalités du programme “Lait et fruits à l’école” pour 2019-2020, pour recueillir leurs avis.
FranceAgriMer a diffusé aux interprofessions les nouvelles modalités du programme “Lait et fruits à l’école” pour 2019-2020, pour recueillir leurs avis.

Le programme “Lait et fruits à l’école” pour l’année scolaire 2019-2020 connaît un changement majeur : seuls les produits sous Siqo seront autorisés. « Il est dommage de rater les produits sous HVE ou en conversion pour se focaliser sur ces seuls produits. La montée en gamme attendue va s’en trouver restreinte », regrette Laurent Grandin, président d’Interfel. Mais, pour lui, le compte n’y est pas. Le programme est centré sur la distribution pendant le déjeuner. Le document évoque une aide pour la distribution le matin dans les collèges REP (Réseau d’éducation prioritaire) en métropole et tous les établissements du secondaire en Outre-mer : « C’est très différent du moment du déjeuner. Il n’y aura peut-être pas les personnels idoines pour cette distribution. Il n’y a pas d’assurance quant à la sécurité et l’hygiène ». Le ministère de la Santé aurait été défavorable à cette distribution matinale.
Sur le contenu pédagogique aussi, cela coince : « Il n’y aura qu’une mesure éducative obligatoire par année scolaire, définie par le ministère de l’Agriculture avec l’Éducation nationale et la Santé, explique Laurent Grandin, on risque de voir un message uniformisé pour tous les produits alors qu’Interfel a développé des outils spécifiques aux fruits et légumes, basés sur le PNA et le PNSS ».
C’est sur les portions que le bât blesse. Pour bénéficier de l’aide, il faut à l’opérateur distribuer les produits selon une portion définie. « Elle est similaire (100 g) pour le fruit frais ou le fruit découpé et emballé. Mais, ce ne sont pas les mêmes produits. Interfel avait préconisé 140 g pour gommer la différence de poids entre un produit brut et un fruit travaillé qui est de 40 % », explique Laurent Grandin.
De plus, le montant forfaitaire, attribué à chaque portion distribuée (50 % pour le bio et 30 % pour le reste des Siqo) est déterminé par la différence entre le montant du produit Siqo et celui de son équivalent conventionnel (globalement la différence entre le bio et le conventionnel est de 70 %). Ces niveaux sont aussi considérés comme étant trop bas.
Toutes ces raisons ont poussé Interfel à s’abstenir "avec commentaires" à la consultation. « Il y a trop d’incohérences à clarifier et les risques sont importants », conclut Laurent Grandin. Cela dit, cette consultation est-elle nécessaire ? Certaines collectivités, engagées dans le processus, auraient déjà reçu le document et ont peut-être déjà revu leur copie, en modifiant leurs commandes pour être dans les clous.
« Il y a trop d’incohérences à clarifier et les risques sont importants », considère Laurent Grandin.