Développement international
L'agriculture familiale, parent pauvre des politiques publiques dans le monde
L'agriculture familiale nourrit le monde, avec ses 500 millions d'exploitations familiales. Mais quel est son avenir ?
Les responsables agricoles Nord-Sud se retrouvent face aux mêmes problématiques.
Dans le cadre de l'Année internationale de l'agriculture familiale proclamée par l'ONU, Bordeaux Sciences Agro et ses partenaires, AFDI, JA et Ingénieurs sans frontières ont organisé, le 20 novembre à Gradignan (Gironde), un débat sur ce modèle qui veut être « d'avenir ». Sur la même longueur d'ondes, Vincent Touzot (administration JA nationale) et Lionel Guezodje (président de la Fupro-Fédération des unions de producteurs du Bénin) ont présenté leur vision. Le premier en appelle à « un modèle viable, vivable, transmissible, résilient et où l'indépendance et l'autonomie de l'exploitant sont préservées ». Il faut « favoriser l'installation des jeunes en agriculture familiale et mettre les agriculteurs familiaux au centre du développement territorial », comme le demandait le manifeste international des jeunes agriculteurs signé le 4 septembre à Bordeaux. Au Bénin, où le secteur agricole contribue à hauteur de 32 % au PIB, la différenciation de l'agriculture familiale porte sur la main-d'œuvre, la propriété, le pouvoir de décision. Il faut « moderniser et professionnaliser » ce métier, lui donner les moyens de s'ouvrir à de nouveaux marchés – « un enjeu fondamental » –, apporter des conseils « pointus », réduire la pénibilité du travail, résoudre le défi du financement du secteur agricole… Les responsables agricoles Nord-Sud se retrouvent dans ces problématiques mais « il faut que ce soit nous qui vous sollicitions », précise le responsable béninois. L'agriculture familiale est « le parent pauvre des politiques publiques », regrette Louis Pautrizel, chargé de mission agriculture familiale au GRET (professionnels du développement solidaire). Le Bénin a une politique de développement du secteur agricole « sur le papier » mais le plan stratégique de relance 2008-2015 n'est toujours pas mis en œuvre ! « Non à l'aide à tout moment ! », martèle Lionel Guezodje qui demande de « ne pas nous mettre sous perfusion ». Avec un taux d'actifs deux fois supérieur à la moyenne nationale et un engagement très fort autour des signes d'origine et de qualité, l'agriculture aquitaine s'appuie sur le modèle familial dont elle veut développer la compétitivité. « Voilà ce qu'on a fait, faites-le différemment peut-être », conclut le vice-président du Conseil régional d'Aquitaine Jean-Pierre Raynaud