Echalote : cette souleveuse nettoie les films de paillage
Après plusieurs années de recherche, une souleveuse permettant la dépose et le nettoyage des paillages utilisés en échalote a été mise au point et est désormais fonctionnelle.
Après plusieurs années de recherche, une souleveuse permettant la dépose et le nettoyage des paillages utilisés en échalote a été mise au point et est désormais fonctionnelle.
« Pour 220 kilos par hectare de films de paillage plastique posés en échalote, 600-700 kg/ha en moyenne sont enlevés en fin de culture du fait des souillures de terre, eau et végétaux, explique Claire Gouez, de la chambre d’agriculture du Finistère. Dans un contexte de manque de capacité de recyclage, il est donc devenu nécessaire de réduire le taux de souillure des films après récolte pour assurer la pérennité du service de reprise des films usagés. » Dans le cadre du programme Rafu, des travaux ont été menés depuis 2016 pour mettre au point une solution de nettoyage et de dépose des films de paillage en échalote. Après plusieurs essais, un prototype fonctionnel associant un diabolo et une soufflerie a été mis au point en partenariat avec le CPA, le Cerafel, la chambre régionale d’agriculture, la société B2MH et la filière.
Un coût de reprise presque divisé par deux
« Le procédé consiste d’abord à déterrer les extrémités des bâches grâce à des socs de déterrage réglables en largeur, explique Fabrice Morin, dirigeant de B2MH. La bâche est ensuite tendue sur un rouleau-cage qui la secoue pour l’extraire du sol et faire tomber la terre. Un ventilateur positionné sur le dessus du châssis complète le nettoyage par un flux d’air qui enlève les matières collées au paillage. » Le film débarrassé de ses impuretés retombe au sol où il est récupéré par un second opérateur.
L’objectif d’abaisser le taux de souillure à moins de 50 % et, si possible à moins de 30 %, peut ainsi être atteint. « Si le taux de souillure est inférieur à 50 %, Adivalor réduit de 60 €/t le coût du recyclage pour le producteur », précise Claire Gouez. La dépose et le nettoyage des films se font à la vitesse de 6-8 km/h avec un tracteur de 70 CV. Hervé Lagadec, qui cultive 6 hectares d’échalotes et 10 de potimarrons, est un des producteurs ayant participé à la mise au point de la souleveuse. « En trois ans, la machine m’a permis de passer de 580-600 kg/ha de films usagés enlevés à 320 kg/ha en 2022, se réjouit-il. Et comme le film est moins sale, le coût du recyclage du plastique usagé passe de 170 à 95 €/t, soit un coût de 30 €/ha au lieu de 100 €/ha pour 0,6 t/ha. Le recyclage coûte moins cher et il y a moins de poids à recycler. Il faut par contre disposer d’une souleveuse et d’une enrouleuse rapidement après la récolte car je replante des choux immédiatement après. »
La machine fonctionne aussi pour le potimarron, le producteur ayant toutefois fait le choix en 2022 de films de paillage biodégradables. Le coût de la machine est estimé à 20 000 euros, hors dispositif d’aides. L’idée est qu’une machine soit partagée entre quatre ou cinq exploitations, pour limiter le coût pour les producteurs.