Charente-Maritine : la renaissance de l’oignon de Saint-Turjan
Un collectif de maraîchers et d’amateurs a relancé la production de l’oignon de Saint-Turjan traditionnellement cultivé au sud de l’île d’Oléron. Et vise désormais l’obtention d’une IGP.
Un collectif de maraîchers et d’amateurs a relancé la production de l’oignon de Saint-Turjan traditionnellement cultivé au sud de l’île d’Oléron. Et vise désormais l’obtention d’une IGP.
L’histoire de l’oignon de Saint-Turjan, aussi appelé « rosé des sables », est intimement liée à celle de l’île d’Oléron. Benoit Simon, maraîcher à Saint-Pierre d’Oléron et vice-président de l’association de l’oignon de Saint-Turjan, créée il y a une dizaine d’années, se souvient avoir entendu, dans sa jeunesse, des jardiniers parler de cet oignon. L’idée de le cultiver à nouveau l’a intéressé, pour sa valeur patrimoniale aussi bien que pour sa qualité gustative. Aujourd’hui, huit maraîchers produisent de l’oignon de Saint-Turjan, en différents points de l’île, à raison de 10 à 12 tonnes par an. Une partie de la production est écoulée auprès de restaurateurs et transformateurs, le reste étant commercialisé en vente directe. Benoit Simon en vend sur les marchés quelque 20 kilos en une matinée, au prix de 5 euros le kilo, mettant en avant le côté artisanal de cette production.
Inscription au catalogue officiel des variétés
L’oignon oléronais pousse par semis en mini-mottes, entre janvier et février, sous serre, qui sont repiquées deux mois plus tard. Dans son Gaec du bois de la Lande, Benoit Simon les met sous des bâches plastiques pour limiter le désherbage. « J’ai fait deux traitements préventifs cette année », indique le maraîcher, en bio depuis 2009. L’association de l’oignon de Saint-Turjan, après avoir œuvré pour sa sauvegarde, souhaite voir sa production se développer et prépare un dossier afin d’obtenir une IGP (Indication géographique protégée).
Cet oignon, pour être jugé conforme, doit présenter une forme de toupie et une peau rosée. Sauf qu’aujourd’hui, seuls 30 % des oignons affichent ces caractéristiques. Or, pour décrocher l’IGP, ce taux doit monter à 90 %. « Nous devons faire une carte d’identité de l’oignon de Saint-Turjan et nous avons fait appel à un cabinet d’études pour dresser un inventaire et élaborer un plan sur les quatre à six prochaines années afin d’arriver à la conformité. L’inscription au catalogue officiel des variétés constituera aussi une des étapes à franchir », précise Benoit Simon. Il faudra aussi augmenter les volumes produits…