Des pistes pour relancer la consommation de poire
La poire connaît une consommation française à la baisse depuis quelques années. Avec une maturité optimale parfois difficile à cerner pour le consommateur, elle pourrait aussi être plus consommée cuite.
La poire connaît une consommation française à la baisse depuis quelques années. Avec une maturité optimale parfois difficile à cerner pour le consommateur, elle pourrait aussi être plus consommée cuite.
Si la poire Williams est connue par la moitié des Français, sa place dans le garde-manger n'est pas assurée. Selon l’étude du CTIFL de juillet-août 2020, 98 % des Français disent vouloir manger de la poire. En revanche, « selon le panel Kantar, le nombre de ménages acheteurs de poires a tendance à baisser depuis quelques années, explique le CTIFL. Il atteint à peine 30 % de l’ensemble des ménages français au pic de la saison automnale. » Le CTIFL a réalisé en avril 2020 un sondage en ligne pour étudier la consommation de poires en France, et savoir ce qui avait pu l’amener à baisser.
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Celui-ci montre que les consommateurs sont habitués à des fruits qui se conservent sur le long terme, comme la pomme ou l’orange. Or, la majorité des personnes interrogées par le CTIFL en avril avait expliqué que « les poires proposées ne sont pas assez mûres, pour les autres elles sont vendues trop mûres, sachant qu’une minorité formule les deux reproches (trop ou pas assez mûres). » Ces consommateurs ont également précisé qu’ils mangeaient ce fruit peu de temps après l’avoir acheté. Ils sont près de 75 % à vouloir manger le fruit le lendemain de l’achat, et seulement 30 % à vouloir attendre deux à trois jours avant de le manger. « On constate donc que l’acheteur de poire s’adapte à la maturité du fruit, avec toutefois une consommation rapide après l’achat », conclut le CTIFL. La maturité du fruit en magasin explique la baisse de consommation de poires des Français. Les consommateurs vont donc se diriger vers des produits qui se conservent plus longtemps, ou qui sont plus faciles à transformer. « Pour la moitié des acheteurs, la pomme est le premier fruit substitution à la poire », note le CTIFL.
Des pistes de relance
La maturité du fruit est la deuxième raison pour le renoncement à l’achat de la poire. « La première raison évoquée est le prix de la poire, cité par la moitié des personnes interrogées », explique l’étude du CTIFL. Les consommateurs vont donc se tourner, pour une consommation fréquente, vers un fruit plus accessible en termes de prix, au détriment de la poire.
La troisième raison du renoncement à l’achat explicitée par les consommateurs est « la ou les variétés proposées ne me plaisent pas ». La méthode de production du fruit n’arrive qu’en quatrième position et n’est partagée que par 10 % des interviewés.
Ainsi, les principales raisons du renoncement à l’achat restent « d’abord son prix, puis sa maturité insatisfaisante », résument les résultats du CTIFL. D’après le centre d’études, il existe des pistes de relance pour ce marché. La poire reste un fruit méconnu des Français car s’ils sont 70 % à pouvoir citer la variété Williams, ils ne sont plus que 30 % pour citer la poire Conférence, et les chiffres diminuent pour les autres variétés. Pour le CTIFL, le challenge réside dans la façon de promouvoir ce fruit comme étant aussi facile et savoureux à manger cru que cuit.
La grande oubliée des desserts
L’étude du CTIFL estime que le marché à plusieurs pistes de relance possibles. L’une d’entre elles concerne la consommation cuite de ce fruit. Moins d’un tiers des consommateurs de poires l’achètent pour être cuisinée plus tard. Un frein à son achat est que les poires sont parfois trop mûres en magasin ou oubliées après achat. Peu cuisinée par les Français, la poire perd alors de son attrait si elle ne peut être mangée que crue. « Il faudrait par conséquent valoriser la multiplicité des préparations possibles de la poire, en cru et cuisinée », pointe l’étude du CTIFL. Cependant, des recettes existent déjà sur la préparation de ce fruit. L’information existe donc mais elle n’est pas connue des consommateurs. Le défi est maintenant de faire découvrir ces desserts inconnus aux acheteurs, par des moyens plus originaux qu’un simple livre de recettes.