La contrebande d’ail chinois prend de l’ampleur
Le Séminaire international des douanes, qui s’est tenu en Autriche la semaine dernière, a été l’occasion pour l’office anti-fraude européen, Olaf, d’alerter sur la recrudescence des importations illégales d’ail chinois dans l’UE.
Après enquête, le préjudice atteindrait les 60 millions d’euros. Il faut savoir que les importations d’ail chinois bénéficient d’un acquittement de droit de douane à hauteur de 13 000 tonnes, ensuite, une taxe de 9,6 % et un montant spécifique de 1 200 euros par tonne sont appliqués à l’entrée de la Communauté.
La Chine produisant de l’ail à bas prix en abondance, la rémunération peut être importante si on fait entrer ce produit en Europe sans s’acquitter des droits. Les contrebandiers, toujours très créatifs, ont donc mis au point des méthodes variées pour introduire illégalement leur marchandise en Europe. Soit, l’ail chinois transite par un pays tiers comme la Jordanie, la Russie, la Turquie, l’Egypte… puis est ensuite réexpédié, sans droit de douane à partir de ces pays, alors étiqueté comme pays d’origine ; soit les certificats d’origine sont purement et simplement falsifiés.
Autre méthode, l’ail frais peut être déclaré sous la dénomination ail sec, ou ail congelé. Ces deux derniers produits étant soumis à des taxes de moindre importance. Enfin, l’ail peut également être exporté sous le nom d’ail d’éléphant, cette variété, plus proche du poireau que de l’ail commun, n’étant soumise à aucun quota.
Au mois d’août 2005, la communauté européenne avait déjà publié une note d’information aux pays concernés par ces fraudes, leur recommandant de prendre toutes les précautions nécessaires et de mettre en place des contrôles accrus. Cette note concernait l’ail chinois, mais également tous les autres produits susceptibles d’être importés illégalement comme le sucre et la viande.