Fruits tropicaux
La Compagnie Fruitière sur tous les fronts
Déménagement, nouvelles filiales, montée en gamme, investissements en production… L’actualité est riche pour le groupe marseillais.
Déménagement, nouvelles filiales, montée en gamme, investissements en production… L’actualité est riche pour le groupe marseillais.
Actualité riche à la Compagnie Fruitière. Le groupe marseillais confirme ses ambitions côté commerce. Disposant déjà du premier réseau de mûrisseries d’Europe avec 600 000 t mûries par an et déjà implanté en France, Espagne, Portugal, Grande-Bretagne, Italie, Hongrie et aux Pays-Bas, le groupe a annoncé à FLD poursuivre son expansion avec l’ouverture de deux filiales : l’Allemagne et la Roumanie. Gautier Fischel, vice-président en charge du réseau de distribution Europe, précise : « Nous venons d’installer en début d’année un bureau commercial à Hambourg en Allemagne, marché où nous nous sommes déjà bien développés ces dernières années avec un lien direct qui s’est établi avec les principales enseignes de distribution. Mêmes ambitions en Roumanie, où nous sommes en train de constituer une filiale. »
Un pôle logistique à Rungis
Côté logistique, au sein du MIN de Rungis, la Compagnie Fruitière prépare son déménagement du cours d’Alsace au bâtiment F1F. En cours de construction, au niveau du pavillon des fleurs, le bâtiment devrait être livré début juillet pour un déménagement au début de l’automne. Sur plus de 7 000 m2, le groupe va y développer ses activités rungissoises et « impliquer d’autres activités et partenaires, pour constituer un vrai pôle logistique », précise Gautier Fischel. Autre caractéristique du F1F : une serre tropicale de démonstration, qui accueillera une salle de réunion et de réception.
SCB s’étend sur d’autres fruits et s’offre un nouveau visuel
Côté marque, la Compagnie Fruitière offre une nouvelle jeunesse à sa marque SCB. Avec plus de 60 ans d’existence, SCB, référent historique de la catégorie bananes, se donne de nouvelles ambitions. Déjà reconnue comme la signature de l’expertise de la Compagnie Fruitière en bananes, mangues ou ananas, SCB va bientôt offrir une gamme élargie à d’autres fruits tels que des agrumes, limes, etc, … SCB va également proposer une segmentation de son offre pour répondre à la demande des clients et des consommateurs : SCB Premium, SCB Bio, et SCB Suprême. Cette ambition va se traduire sur l’identité visuelle caractéristique de la marque qui va évoluer avec de nouveaux logos, et de nouveaux cartons. « L’idée est d’aller plus loin avec SCB, qui confirme sa position de référence qualité sur le marché de la banane et des fruits tropicaux, explique Gautier Fischel. Les références 1er prix sont en perte de vitesse alors que les produits premium, comme l’est SCB, sont en forte croissance, que ce soit en banane ou en fruits. Ce qui marche, c’est le bon, le beau, le bio. »
Ainsi, SCB Suprême, qui marque une sélection rigoureuse sur des critères coloriels et gustatifs mais ne concernait que l’ananas Ana’dou Suprême (taux de Brix et coloration), va maintenant être dupliquée en banane et en mangue. Les premiers volumes de banane Suprême, déjà disponibles, proviennent d’une parcelle dédiée au Cameroun, située à 400 m d’altitude sur des terres volcaniques, ce qui lui confère un goût particulier. « Selon des tests à l’aveugle, 90% des dégustateurs préfèrent cette banane d’altitude », insiste Gautier Fischel. Une banane Suprême de Côte d’Ivoire, qui se caractérisera entre autres par sa couleur et sa taille, va être proposée très prochainement. « Nous avons une volonté de sélection des produits en plantation, et nous visons des clients exigeants, avec des offres en exclusivité. Nous commençons par le marché français, mais des clients britanniques et suisses ont déjà manifesté leur intérêt. L’objectif à terme : 10 000 t de bananes Suprême. » La Compagnie Fruitière a aussi lancé la Plátano de Canarias Suprême aux Canaries, pour le marché espagnol. Et fin avril, avec la campagne de Côte d’Ivoire, le groupe lancera la mangue avion Suprême.
Des hectares bio supplémentaires en Equateur
Côté production, la Compagnie Fruitière poursuit son projet de bananes bio origine dollar, entre autres. « L’objectif global en Equateur est de 600 ha, nous en sommes déjà à 400 ha, précise Gautier Fischel. Soit un total de bananes bio produites en propre au Ghana, Côte d’Ivoire et Equateur de plus de 1000 ha. » « Notre point fort est d’être le seul producteur bio Fairtrade multi-origines, ce nous permet de garantir à nos clients une continuité des approvisionnements malgré les aléas en production et une parfaite traçabilité. Et pour nos volumes importés (bananes du Pérou et de République Dominicaine), nous travaillons uniquement avec des partenaires dont nous sommes sûrs. »
Des investissements conséquents en Afrique de l’Ouest
En parallèle, la Compagnie Fruitière poursuit son projet de production de banane plus durable en Afrique de l’Ouest, en partenariat avec le WWF et le Cirad. Le projet “4x sans” prévoit d’éliminer progressivement les herbicides, fongicides, insecticides et nématicides là où les conditions sont jugées favorables. Le diagnostic détaillé de toutes les parcelles a été réalisé en 2017, avec expérimentation de bonnes pratiques (plantes de couverture, piégeage par phéromones, jachères…). Les résultats sont déjà positifs, avec une réduction de 2% des quantités de matières actives en 2018 comparé à 2017, un retour de la biodiversité observé, un enrichissement du sol...
En parallèle, une feuille de route fixe l’objectif de passer de 7% à 20 % de bananes bio d’ici 2025. « Grâce à cet investissement en recherche, la Compagnie Fruitière pourrait arrêter l’utilisation systématique des phytos au Ghana d’ici 2050, avec la moitié de la production en bio, et la seconde moitié en “4x sans”. La mise en œuvre de ces pratiques innovantes plus durables est cependant un investissement long et coûteux, qui pourrait être dur à pérenniser dans le contexte très concurrentiel et déflationniste du marché européen de la banane », prévient néanmoins Paul Bouzon, responsable RSE de la Compagnie Fruitière.