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Hausse des coûts : l’Adepale, inquiète pour l’avenir des TPE-PME de l’agroalimentaire

Energie, emballage, matières premières agricoles… La disponibilité se raréfie et les coûts explosent sur tous les domaines. Les entreprises de produits élaborés ont exprimé leur inquiétude, notamment au travers du baromètre de tendance trimestriel de l’Adepale.

L'Adepale en conférence de presse le 23 février. De gauche à droite : Karima Kaci (déléguée générale de l’Adepale), Pascal Bredeloux (administrateur chargé de la communication de l'Adepale, président de l’ETF, Bonduelle), Thierry Goubault (administrateur et trésorier de l’Adepale et président de Charles & Alice), Jérôme Foucault (président de l’Adepale et co-fondateur du groupe Cofigeo) et Christian Divin (directeur général de l’Adepale).
© Julia Commandeur - FLD

« Des entreprises en danger ! », « le modèle alimentaire français à sauver »... L’Adepale*, l’association des entreprises de produits alimentaires élaborés, a fait le constat lors de sa conférence de presse en visio et en présentiel à Paris le 23 février d’un contexte de plus en plus compliqué, évoquant les défis que ses entreprises auraient à relever à horizon 2030. Elle a aussi émis des propositions et des pistes de travail pour un “Pacte pour l’avenir de l’alimentation et des territoires”.

Jérôme Foucault (président de l’Adepale et co-fondateur du groupe Cofigeo) résume : « En France, 20 % de notre alimentation est importée, majoritairement sous forme transformées. De plus l’Adepale a fait le constat de 10 ans de baisse de la valeur ajoutée de l’industrie agroalimentaire face à la grande distribution. Les soutiens des pouvoirs publics vont à la production et aux revenus des agriculteurs et c’est très bien mais on oublie les soutiens aux capacités de transformation. La hausse brutale et inédite du coût des matières premières mais aussi de l’emballage et de l’énergie sous une pression déflationniste met en péril nos entreprises et le modèle alimentaire français. On est plus qu’inquiets, et avec l’optique des élections présidentielle et législatives, nous avons décidé de réagir. »

*L’Adepale (association des entreprises de produits alimentaires élaborés) regroupe six syndicats : la Fiac (conserves), la FNLS (légumes secs), l’EGS (glaces et surgelés), l’EFT (traiteur frais), le SRF (riz) et le SVFPE (végétaux prêts à l’emploi) pour 16,5 M€ de chiffre d’affaires cumulé et 1 570 TPE/PME/ETI réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Baromètre des entreprises de l’Adepale : une inquiétude sur l’avenir qui freine les investissements

Selon le baromètre de tendances trimestriel réalisé auprès des membres de l’Adepale (du 16 novembre au 13 décembre pour la dernière édition), à mi-décembre les entreprises agroalimentaires françaises sont davantage inquiètes pour l’avenir et leur santé qu’en septembre (de 8 % à 15 %).

Elles continuent néanmoins de créer des emplois (40 % ont vu leurs effectifs en hausse) mais pour autant 9 sur 10 expriment des difficultés de recrutement. 16 points de plus que cet été et 28 points par rapport à mars 2021 ! L’investissement est « un problème grandissant alors que c’était une force de l’agroalimentaire », regrette Pascal Bredeloux (administrateur chargé de la communication de l'Adepale, président de l’ETF, Bonduelle). Seules 60 % des entreprises interrogées en décembre avaient prévu des investissements -elles étaient 72 % en mars 2021.

Difficulté d’approvisionnement des emballages et flambée des coûts : vers des ruptures dans les linéaires ?

Une des principales causes de toutes ces difficultés : les difficultés d’approvisionnement, rencontrées par 86 % des entreprises interrogées -contre 31% en mars 2021 !- « un bond inquiétant, avec derrière le risque de retard et donc de pénalités par les  distributeurs ». A ce manque de disponibilité s’ajoute la hausse des coûts, générale : matières premières agricoles, emballages, énergie.

 

« Et cette fin février, ce baromètre de tendances aurait une autre tête, avertit Thierry Goubault, administrateur et trésorier de l’Adepale et président de Charles & Alice. Si la moitié des entreprises exprimaient en décembre des difficultés d’approvisionnement en emballage, aujourd’hui c’est plutôt 80 % ! Depuis 25 ans, je n’ai jamais connu une pression comme celle-ci. Les fabricants d’emballage viennent nous voir toutes les deux semaines pour annoncer des hausses de prix et de nouveaux délais de livraison. Je crains de potentielles ruptures dans les linéaires, c’est-à-dire des pénalités de retard qui vont s’ajouter aux difficultés de négociation. »

A quelques jours de la fin des négociations, « deux tiers de contrats non signés » : Les entreprises de l’agroalimentaire ont fait état de leur déception d’Egalim 2, « qui a sanctuarisé le monde agricole à des échanges avec l’aval et à des revenus plus équilibrés, mais pour le reste, nous TPE-PME de l’agroalimentaire on ne s’y retrouve pas : pas d’échanges construit avec l’aval, pas de création de valeur ajoutée », regrette Jérôme Foucault, président de l’Adepale. L’Adepale signale des négociations difficiles : au 23 février, un tiers des contrats ont été signés. Sur les deux tiers non encore signés, deux tiers le seront au 1er mars, mais un tiers « sont dans le dur ». « A quelques jours de la fin des négociations ! Que va-t-il se passer au 1er mars ? Nous sommes dans une situation délicate et compliquée. »

 

Egalim 2 : seulement 30% de contrats signés en marques nationales, à J-5 de l'échéance (Agra presse) : Une semaine avant la fin des négociations commerciales, le 1er mars, le taux de signature des contrats entre industriels et distributeurs est de 30% pour les marques nationales et 75% pour les PME, informe le ministère de l’Agriculture à l’issue du quatrième comité de suivi des négociations, le 23 février. Le taux de signature moyen est inférieur à la normale (-20 points par rapport à 2021). Quant aux coopératives, les deux tiers ont finalisé leurs contrats ou sont dans «une avancée favorable», déclare la Coopération agricole. Le dernier tiers est «dans une zone à risque» et craint de ne pas signer ses contrats avant la date butoir. Les blocages concernent particulièrement certains produits comme les œufs, la volaille, la charcuterie ou les légumes en conserve.

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