Nouvelle-Aquitaine : Invenio donne des perspectives aux producteurs
Plastiques en agriculture, qualité des fruits et techniques de biocontrôle étaient au programme de la dernière Journée Bilan et Perspectives d’Invenio, avant un débat sur les impacts du changement climatique sur les fruits et légumes de Nouvelle-Aquitaine.
Plastiques en agriculture, qualité des fruits et techniques de biocontrôle étaient au programme de la dernière Journée Bilan et Perspectives d’Invenio, avant un débat sur les impacts du changement climatique sur les fruits et légumes de Nouvelle-Aquitaine.
La Journée Bilan et Perspectives 2019 d’Invenio s’est déroulée en décembre dernier au lycée agricole de Sainte-Livrade-sur-Lot. Pour ses adhérents et membres associés, la matinée technique a permis d’aborder trois thématiques au travers d’ateliers. Le premier concernant les plastiques agricoles pour les systèmes de cultures légumières de plein champ (melon, carotte, asperge) a notamment montré les travaux poursuivis par Invenio, en partenariat avec le Comité des Plastiques Agricoles. En culture de carotte, il s'agit d'adapter la machine de récupération de films plastiques RAFU à d’autres types de cultures comme le melon, échalote… De plus, les premières simulations réalisées confirment que la réduction du taux de souillure permet de réduire les coûts de transport et de traitement, sans surcoût pour le producteur lors de la phase de dépose. Selon Gilles Epagnol, directeur des exploitations Invenio, « les essais menés par SITA Recyclage confirment l’augmentation du débit d’extrusion pour le recyclage de lots de films agricoles usagés « RAFU », à taux de souillure réduit. »
Des pistes présupposées écartées
Le second thème concernait la « Qualité du fruit » pour les systèmes de culture fraise, framboise, aubergine. La déformation du fruit chez la fraise a été étudiée par Invenio, le Ciref et l’Inra, pendant trois ans dans le cadre d’un projet intitulé « QualiFraise » afin de tenter d’élucider ses origines. « Bien que le phénomène reste très complexe à comprendre, certaines pistes présupposées ont toutefois pu être écartées », a mentionné Marie-Laure Bayard, Pôle Innovation variétale fraise. Les nombreux travaux conduits sur la variété Charlotte ont porté sur l’étape de production in vitro, les phases de multiplication et d’élevage du plant, l’état sanitaire (virus), le comportement de trayplants en production, le suivi du pollen et de la physiologie des fleurs. Ils ont ainsi permis d’exclure les hypothèses génétiques (« dérive » génétique), les conditions de multiplication in vitro dans les différents laboratoires et les affections virales. « L’étude exploratoire sur les facteurs climatiques pour cerner leur influence montre une relation entre les fruits déformés et les températures nocturnes élevées ainsi que l’impact de l’hygrométrie dans les semaines avant la récolte », a mentionné la spécialiste, précisant qu’un seul facteur ne permet pas d’expliquer le phénomène de fruits déformés. « Pour la framboise, le problème de qualité des fruits est essentiellement lié au phénomène de Grenaille, nombre de drupéoles réduit par fruit, marqué par une sensibilité variétale et un impact du climat », a précisé Sara Pinczon du Sel, Pôle Petits fruits d’Invenio.
Face au changement climatique
Chez l’aubergine, c’est le marquage des fruits qui affecte leur qualité (taches brunes en conservation). Dans ce cas, « il est indispensable d’éviter les facteurs favorables à l’apparition des symptômes par le choix du porte-greffe et le pilotage de l’irrigation avec des sondes », a précisé Henri Clerc, responsable de programme d’expérimentation à Invenio. Enfin, les techniques de biocontrôle pour lutter contre les chenilles foreuses pour l’arboriculture (pomme, prune AB, châtaigne) ont également donné lieu à un atelier. L’après-midi a été consacrée à la thématique « Les fruits et légumes de Nouvelle-Aquitaine face au changement climatique ». Une présentation de l’évolution climatique régionale a été réalisée par Alain Dupuy, Professeur d’hydrogéologie à l’INP Bordeaux, directeur de l’ENSEGID (Ecole nationale supérieure en environnement, géo-ressources et ingénierie du développement durable).