Import : l’amont reprend la main
Quelques déficits en hémisphère Sud et les retards en Europe accentuent les effets positifs du regain d’intérêt saisonnier pour le rayon. Juin s’annonce sous de moins bons auspices, avec une surproduction qui risque d’aller croissant en fruits.
En Andalousie, la saison des pêches et nectarines blanches débute réellement cette semaine. Les prix devraient au moins s’aligner sur ceux des variétés jaunes dont la valorisation est encore élevée. Elle devrait reculer par palier car la récolte débute dans la région de Murcie où elle est généreuse. Les premiers abricots précoces sont aussi expédiés. La prune sera rare dans les rayons avant le début du mois de juin car le Chili termine sa saison.
La campagne du kiwi du Chili a été mise sur les rails par la hausse tardive mais rapide des prix en Europe. Le seul handicap est le calibre plus réduit : la moitié des fruits sont en calibre 36/42. Les kiwis chargés à Valparaiso disposent d’une bonne fenêtre en mai. La Nouvelle-Zélande ne leur grillera la priorité qu’à partir de juin.
La pomme bénéficie du léger déficit des fruits. Les gros calibres sont fermes en Gala et en Granny. La Red delicious reste à la traîne par manque d’intérêt. Au Benelux, le ralentissement des ventes en avril a fortement pesé sur les prix des Jonagold. en revanche, la poire Conférence a résisté. Il reste moins de 50 000 t en stock sur les deux pays où la saison se terminera vers le 20 juin.
Fraise en masse
L’offre de fraise va rester modeste jusqu’en semaine 21. Puis la surproduction menace en juin. Les prix ont fortement remonté en Espagne mais il existe deux niveaux de qualité. La saison va s’achever entre le 10 et le 15 juin.
Au Benelux, c’est à partir de la semaine 21 que débute la pleine saison. Actuellement, l’offre atteint 250 t par jour en Belgique et elle doublera en dernière semaine de mai. Les surfaces progressent de 20% du fait de reconversions de producteurs de tomate ou de salade. Cette hausse porte sur les serres froides, en pleine saison, et les tunnels plastiques qui débutent. L’an passé, les livraisons aux cadrans avaient déjà gagné 6 000 t pour atteindre 42 800 t (+16% !).
Aux Pays-Bas, la récolte se stabilise autour de 35 000 t mais les ventes à l’étranger progressent à 16 400 t (+17%).
En Allemagne, on anticiperait une progression des surfaces de fraise qui pourrait atteindre au maximum 20% ! Cela porterait les surfaces à plus de 125 000 ha contre 116 700 ha en 2004. La précédente plus forte hausse annuelle date de 1999 avec +33%. Entre 2001 et 2004, les surfaces ont gagné 10%, surtout dans le nord. Ces dernières années, les rendements ont toujours été plus ou moins déficitaires. La récolte fût de 105 à 110 000 t, sauf en 2003 (95 000 t au plus). La consommation continue de progresser à un rythme d’environ 4% par an. Elle atteint bientôt 3,5 kg par tête, soit un gain d’un kg en dix ans.
En Pologne, la récolte 2004 avait progressé de 38% pour atteindre 180 000 t sur une surface de 48 000 ha contre 43 900 en 2003. La mauvaise rentabilité devrait entraîner une baisse à 43 000 ha en 2005.