Import : la qualité prise en défaut
Les problèmes de qualité perturbent le marché des fruits. C’est de mauvais augure par rapport à la surproduction qui va débuter avec les fruits rouges, melons et fruits d’été. En légumes, les retards de végétation permettent de gagner un sursis.
Le redressement du dollar accentue la hausse du prix des fruits sur le marché nord-américain. Les récoltes de fruit à noyau sont déficitaires de 15-20% en Californie. Ces facteurs contribuent à alléger les arrivages du Chili en Europe. Cela permet aux importateurs de pommes de Nouvelle-Zélande de mieux cadrer leurs tarifs. Mais étant donné la fermeté du dollar NZ, les producteurs ont des prétentions qui seront difficiles à réaliser. Le premier gros bateau de Braeburn de la saison est débarqué cette semaine.
La récolte est un peu plus faible que prévu. Les exportations devraient atteindre 324 000 t, contre 364 000 t l’an passé.
Avec la fin de l’Afrique du Sud, l’offre de raisin d’hémisphère Sud se concentre sur le Chili. Du fait des conditions météo, la qualité est plus irrégulière. Le filon de l’Italia du Brésil est rémunérateur.
Cerise à gogo
La pêche et nectarine d’Andalousie est en pleine saison avec l’arrivée à maturité de variétés importantes comme Zincall 5 en nectarine jaune. La proportion de calibre C est très élevée car le cycle de végétation a été amputé d’une dizaine de jours. La valorisation est encore élevée, ce qui risque de freiner la demande.
Les écarts de prix sont importants entre les belles marques d’Andalousie et le reste du marché. On perd facilement 1€ à Murcie ou en fruits du Maroc.
L’offre de fruits à noyau va rester modeste avant l’arrivée en pleine saison des cerises. Les récoltes sont très abondantes partout en Europe, sauf en Allemagne. Dans l’Est du pays, le gel a réduit la récolte à néant. Le manque de calibre ajoute à l’inquiétude. En Belgique, les nouvelles variétés vont pour la première fois exprimer leur potentiel.
Invasion de melons Charentais
Le marché du melon est déphasé. Dans la région de Marrakech, les rendements sont importants car les fruits sont de calibre moyen élevé. Les températures élevées de ces dernières semaines ont permis de rattraper une partie du retard des cultures remises en place après le gel. Le manque de camions touche cruellement les nouveaux arrivants et une partie de l’offre ne sera pas exportée.
Dans la vallée du Souss, proche d’Agadir, la fin de la saison est perturbée par les problèmes de qualité causés par des coups de chaleur. Sur Almeria, les fruits verts sont parfois déjà en surmaturité. La Sicile est en pleine saison jusqu’à début juin avec des fruits de petit calibre.
La situation se durcit sur le front des légumes primeurs. En provenance d’Italie, la pleine campagne d’artichaut violet de Naples est mauvaise, avec des prix départ à peine supérieurs à 2€ le colis de 5 kg. La pleine saison des fèves est plus que porteuse, car les cultures ont été retardées en France (0,5€ départ). Bon accueil pour le petit pois (1,1€). Quant à la carotte botte, elle n’est plus expédiée.
La sécheresse qui sévit dans le Sud de l’Italie et en Sicile limite les rendements des pommes de terre Spunta qui sont en pleine saison (0,35/0,4€ départ). Le Maroc expédie surtout du haricot vert mal valorisé (1,2€).