Import : des projections plus optimistes
Le marché anticipe une meilleure tendance en fruits et une poursuite de la flambée des légumes. L’offre de légumes devrait rester insuffisante jusqu’en avril, en raison de la vague de froid qu’ont subi l’Espagne et le Maroc.
Le Chili fait une entrée en force sur le marché du raisin blanc sans pépin. Dès le début de la saison, les fournisseurs se sont calés sur un prix de croisière attractif. Pourtant, la progression de la récolte serait moins forte qu’annoncée. Le marché américain a été jusqu’alors très porteur, et il a eu la priorité des exportateurs chiliens.
En Afrique du Sud, le déficit des secteurs tardifs touche toutes les variétés. D’ici fin avril, l’offre sera nettement plus modeste que la normale. Malgré le déficit, les prix sont attractifs et dans une fourchette étroite. La principale inconnue porte sur le Red Globe. La petite récolte se termine en Afrique du Sud. Mais outre la concurrence croissante du Pérou et de l’Argentine, on sent une baisse d’intérêt pour cette variété.
En pomme, les prix de la Gala du Chili sont bien défendus en gros calibres extra Fancy. Avec l’arrivée en pleine saison du Brésil, le segment 120/135 fruits est très disputé (10 à 13 € le Bushel). Mais un crash comme celui de l’an passé est improbable. La Fuji de Chine gagne quelques cents.
La poire William’s entre de force dans les linéaires. Les prix sont si bas qu’elle cannibalise les autres variétés. La Rocha est sur la fin. La Passe Crassane, qu’elle soit de Badajoz ou pas, semble avoir perdu ses aficionados. Même parée d’une queue rouge cirée, la reine des poires d’hiver quitte l’arène. Des GMS ne prennent même plus la peine de la référencer pour une courte période.
L’Abate Fetel ne subit pas les affres d’une telle marginalisation. Les prix tentent de se raffermir à nouveau. Tout comme celui des kiwis de gros calibre (25-27 fruits) qui gagnent 0,05 cent.
Le déficit va s’atténuer en fraise. L’offre va progresser un peu à partir de cette fin de semaine au Maroc puis en Espagne. Elle se diversifie avec la Gariguette qui débute. Peu de framboise avant la fin du mois. Le Chili est peu présent en frais, au contraire de la myrtille.
Flambée en mars, crash en avril ?
Le froid perdure en Espagne et Agadir est sous la pluie. La flambée des prix s’accentue car nous sommes au cœur du creux de production des fleurs et bouquets qui avaient gelé en janvier. Coco à 4 € départ, haricot vert à 3 €, courgette à 2 €… En poivron, le sous-approvisionnement à Murcie va durer jusqu’en avril.
En courgette, le quota de 20 000 t, revu en forte hausse cette année, a déjà été dépassé la semaine dernière : ce produit est maintenant assujetti à une taxe de 12,8 % de la VFI. Cette application stricte du droit attise l’inflation.
L’impact commercial est tel que les entreprises espagnoles tentent de nouer des liens plus solides avec des “partenaires” marocains. En échange, ces derniers tentent d’obtenir des compensations, comme un soutien de l’Espagne pour augmenter le quota tomate.
La place du Maroc comme fournisseur de référence de légumes primeurs s’en trouve confortée. D’autant plus en poivron, dont les nouvelles variétés israéliennes à gros fruits réussissent mieux en climat plus doux.