Noix et fruits secs : de forts défis à relever dans un marché sous pression
Tomra Food a publié le 29 juin un Livre Blanc dédié aux transformateurs de noix et fruits secs. Objectif : faire le point sur le marché et les défis, que la crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer.
Tomra Food a publié le 29 juin un Livre Blanc dédié aux transformateurs de noix et fruits secs. Objectif : faire le point sur le marché et les défis, que la crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer.
Attirés par leur goût et leurs qualités nutritionnelles et de santé, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs des noix et fruits secs. Les États-Unis et la plupart des pays européens consomment actuellement environ 2 kg d'amandes par habitant et par an, tandis que la Chine et l'Inde consomment environ 0,1 kg d'amandes par personne et par an. La demande de noix est en plein essor sur des marchés bien établis tels que les États-Unis et l'Europe, notamment dans le cadre d’une “collation” (snacking). Le cabinet d’études Innova Markets Insights a observé, entre 2013 et 2017, une hausse de 17 % des collations à allégation de santé, 22 % pour les collations avec allégation nutritionnelle, et 33 % des collations à haute teneur en protéines, et notamment avec les noix et les graines.
Si les noix et fruits secs sont un produit moins accessible financièrement que d’autres produits “healthy”, les niveaux de vie progressent rapidement dans le monde, notamment en Inde et en Chine (d'ici 2030, la hausse de la richesse en Asie devrait entraîner une augmentation de 35 % de la demande mondiale en produits alimentaires) et la demande globale va croissante.
Une production mondiale en forte croissance
Les analystes estiment que le marché des noix et fruits secs aura une croissance annuelle de 6 % les cinq prochaines années et que cette progression devrait perdurer longtemps après. Les grands groupes agroalimentaires ont déjà commencé à spéculer et à investir. La production également.
L’INC (le Conseil international des noix et fruits secs) rapporte qu’en dix ans (jusqu’à 2017-2018), la production mondiale a progressé de plus de 24 %, à plus de 4,2 Mt par an. La noix de macadamia a bondi de 47 %, les noix de 44 %, les noix de cajou de 32 %, les amandes de 25 %, les arachides de 24 %, les noix de pécan de 18 %, les noisettes de 16 % et les pistaches de 8 %. Et ces deux-trois dernières années, la croissance de certains de ces fruits a encore accélérée.
Les pays producteurs sont également en transition. Selon les chiffres de 2017, la production d’amandes a progressé de 47 % en Australie ; celle de macadamia de 49 % en Chine et de 26 % en Afrique du Sud ; celle de noisettes de 63 % au Chili, de 58 % en Azerbaïdjan et de 17 % en Turquie ; celle de noix progresse annuellement de 92 % en Ukraine ! et de 20 % au Chili et celle de cacahuètes de 30 % aux Etats-Unis et de 7 % en Chine. L’Afrique du Sud a fait progresser les pécans de 64 %....
De nombreux défis à relever
Mais la production de fruits reste sous pression : l’extension des zones de production et la modernisation des techniques culturales n’est pas assez rapide pour faire face à la croissance de la demande. Le changement climatique impacte les récoltes, les saisons, la disponibilité en eau.
« Des accidents climatiques ont pu avoir lieu en production et les droits de douanes chinoises ont aussi ralenti les exportations américaines sur ce pays, mais le secteur progresse si fortement que ces difficultés n’en sont pas. Les industriels ont un rôle important à jouer, car l'amélioration de l'efficacité des chaînes de production contribuera à augmenter les volumes disponibles pour le marché », analyse le livre blanc.
En transformation, face à des coûts croissants pour la main d’œuvre, la matière première, l’eau, et l’énergie, les industriels doivent améliorer la productivité et les rendements sans sacrifier à la qualité sanitaire et gustative et sans gaspillage ni déchet. « Les standards de sécurité sanitaire sont de plus en plus stricts, avec une sensibilisation accrue autour des allergènes, des pathogènes et des aflatoxines, dans un contexte où le moindre défaut va être relayé par le consommateur sur les réseaux sociaux, et éventuellement conduire à une crise d’entreprise », avertit Tomra, qui vante les mérites de la technologie de tri pour faire face à ces challenges.