Flambée des coûts
Fruit Attraction 2022 : bouclier énergétique, plan de souveraineté, chèque alimentaire… La filière a du pain sur la planche
Croisé dans les allées de Fruit Attraction, Laurent Grandin, le président d’Interfel, a confié à FLD les dernières avancées en ce qui concerne les demandes de l’interprofession sur la flambée des coûts de l’énergie.
Croisé dans les allées de Fruit Attraction, Laurent Grandin, le président d’Interfel, a confié à FLD les dernières avancées en ce qui concerne les demandes de l’interprofession sur la flambée des coûts de l’énergie.
« On a obtenu du gouvernement que notre filière ne soit pas touchée par les coupures de courant annoncée pour cet hiver, se réjouit Laurent Grandin. Des protocoles auprès des préfets sont en cours de montage, on va essayer de faire un plan national. » Le boulier énergétique tel que demandé par Interfel semble « acté », ce qui permettrait d’inclure les secteurs énergivores comme ceux des endiviers ou des pomiculteurs. Le critère du plan de résilience (qui concernait les entreprises pour lesquelles les dépenses énergétiques représentent 3 % du chiffre d'affaires en 2021, et dont les factures en gaz ou électricité ont doublé par rapport à l’an dernier) a été abaissé à 2 %.
Enfin, Laurent Grandin a évoqué une deuxième proposition, qui se négocie actuellement au niveau européen, celle du découplage du prix de l’électricité à celui du gaz, ce qui permettrait de baisser le niveau du prix de l’électricité à « 180 € le kWh », ce qui reste tout de même « loin des 45 € le kWh de 2019 ». La décision est en cours.
Une souveraineté alimentaire qui passera par l’éducation nutritionnelle
Le président de l’interprofession s’est une nouvelle fois réjoui du lancement des travaux du plan de souveraineté dédié aux fruits et légumes. « Ça va aller très vite, les travaux devraient aboutir fin décembre pour des annonces au salon de l'agriculture ».
Avec des actions concrètes sur du temps court mais aussi long (renouvellement de vergers), le plan devrait dessiner une stratégie globale passant par des appels à projets et des financements, notamment de la recherche appliquée. Interfel a en outre obtenu un 4e axe de travail qui est celui du soutien à la consommation. « L’éducation nutritionnelle à l’école et des cours de cuisine y seront primordiaux, affirme Laurent Grandin. Si on arrive à mettre cela en place, on sauvera des générations d’enfants de l’obésité infantile et des maladies induites (dont le coût est estimé à 30 Md€ aujourd’hui et à 100 Md€ en 2030). C’est un enjeu de santé publique en plus d’être financier ». Interfel a été un des premiers signataires du manifeste “pour une éducation à l’alimentation” d’OpenAgriFood.
« Après tout cela, il sera temps de reprendre le dossier “chèque alimentaire” et de rappeler sa promesse au Président de la république et à son ministre de l’Economie », n’oublie pas pour autant Laurent Grandin.