Europe des 28 : les pommes profitent du succès du bio
La récolte européenne de pommes bio devrait être plus ou moins équivalente à la précédente. Le marché du frais est prévu en hausse, suivant la demande.
La récolte européenne de pommes bio devrait être plus ou moins équivalente à la précédente. Le marché du frais est prévu en hausse, suivant la demande.
Difficile d’estimer la récolte européenne de pommes bio, selon Fritz Prem, président de EBF (Europäisches Bioobst Forum/Forum européen des fruits biologiques) : autant les chiffres du marché du frais et de ceux des membres d’EBF sont connus, autant ceux de l’industrie ne seraient pas disponibles. Les spécialistes se sont néanmoins essayés à l’exercice et les prévisions ont été dévoilées à Prognosfruit le 8 août à Bilzen en Belgique (cf. FLD Hebdo du 15 août). Le bureau d’analyses allemand AMI estime les volumes européens de pommes bio à 216 000 t pour 2019 (218 000 t en 2018 ; 108 000 t en 2017 ; 141 000 t en 2016), avec une forte hausse sur un an de la variété Golden (+70 %).
Tendance haussière des surfaces
Les membres d’EBF devraient, eux, récolter 190 951 t sur 7 328 ha. Il s’agit d’une petite hausse de 2,8 % par rapport à 2018 (185 694 t) après les problèmes de gel de 2017 (109 743 t). « Nous sommes dans une dynamique d’augmentation des volumes, confirme Fritz Prem. Nous estimons que les surfaces de pommiers dédiées au frais vont continuer de progresser, de 30 % en deux ans, car les pommes et les poires sont un des segments favoris en magasin. Les mentalités changent, les consommateurs achètent de plus en plus de bio, même si c’est plus cher : les exigences concernant la qualité et la durée de conservation sont identiques à celles du conventionnel. Et côté production, les rendements sont meilleurs en bio ».
Peu de budget dédié aux fruits frais
En revanche, le président de EBF a alerté sur une menace latente pour le marché du frais : le budget des ménages. Selon des chiffres de GFK Autriche (2017), la nourriture ne représente que 11,8 % du budget mensuel du ménage, à peine plus que les loisirs (11,5 %). Et sur les 144,60 € dédiés mensuellement à l’achat d’aliments frais et de plats cuisinés (hors pain et pâtisseries), seuls 15,60 € partent dans les fruits frais… « Le problème n’est pas qu’on a trop de pommes, mais que le consommateur n’en achète pas assez : il préfère mettre son budget dans les loisirs que l’alimentation », conclut Fritz Prem.