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Des solutions à portée de main pour les fruits rouges

Deux ans après l’élargissement de l’UE, la commission au Conseil et au Parlement européens a remis le 28 juin un rapport du secteur des fruits à baie et des cerises destinés à la transformation. Avec l’entrée dans la Communauté européenne de la Pologne et de la Hongrie, la surface destinée à la culture de ces fruits a été multipliée par 3,4 (69 000 ha en 2002, 237 000 ha en 2004). Grâce à ses nouveaux pays, l’UE est devenue le premier producteur mondial dans ce domaine. La Pologne représente 141 000 ha (60 % de l’apport total).

Les fraises et cassis peinent

Avec près de 60 % de l’approvisionnement en fraises destinées à l’industrie, la Pologne est le leader européen. Les petits prix actuels, tirés vers le bas par l’émergence de pays tiers comme la Chine, rendent difficile l’utilisation de ce débouché pour la régulation du marché des fraises fraîches, bien que la demande en fraises pour la transformation n’ait augmenté en Europe que depuis les années 90.

La Pologne représente 70 % de la production de cassis en Europe. Si la production a fortement augmenté depuis 1998, la demande européenne n’a pas suivi. La consommation de produits contenant des cassis est stable, voire en baisse, et les perspectives d’export en dehors de l’UE restent limitées. Ce qui peut expliquer l’effondrement des prix depuis 2003.

Un bilan similaire peut être tiré pour les framboises où, une fois encore, la Pologne reste le principal acteur européen, avec 48 000 des 87 000 t produites en moyenne. En 2004, un fort approvisionnement extérieur en framboises (en Serbie notamment) de l’industrie a entraîné une baisse des prix. La Hongrie perd de sa compétitivité dans ce domaine avec une production en baisse. Le secteur écossais s’est écarté de l’approvisionnement de l’industrie pour se concentrer sur le marché du frais.

Les cerises acides, principalement produites en Europe par la Pologne (190 000 t en moyenne), la Hongrie (51 000 t) et l’Allemagne (31 000 t), ont vu leur production en forte croissance depuis les années 90. La baisse des prix de 2004 s’explique par une bonne récolte, qui a dépassé les besoins de l’industrie. Ce phénomène risque de se reproduire cette année, à moins que les intempéries n’altèrent une partie de la récolte et fassent remonter les prix, comme en 2005.

Avec environ 15 % de la production de l’UE destinée à l’industrie, les cerises douces souffrent de la concurrence des cerises acides sur les conserves. Les principaux pays européens transformateurs sont la France, l’Italie et l’Espagne.

Des solutions existent

Les principales difficultés rencontrées par les producteurs peuvent se classer en trois grandes catégories. Primo, la concurrence, qui a affecté les fraises congelées, les framboises et les cerises douces. Ensuite vient la surproduction par rapport aux besoins des industries (cassis, cerises acides). Des programmes communautaires de restructurations existent déjà, et pourraient intervenir dans la filière (réorientation vers d’autres activités agricoles ou non agricoles). Autre solution : redonner envie aux consommateurs, relancer les ventes avec des programmes de promotion et des produits innovants. Dans le cadre du développement rural, plusieurs mesures existantes peuvent aider à cette démarche.

Enfin les dernières difficultés reposent sur la fragmentation de la production des fruits et de leur commercialisation en Pologne, qui s’avère être problématique. Celle-ci limiterait la compétitivité du secteur. La Commission estime que “les mesures actuelles dans le cadre des premier et deuxième piliers de la politique agricole commune peuvent être utilisées pour y remédier”. Il est évoqué l’aide aux groupes de producteurs (formation, gestion administrative et soutien aux investissements), qui ont un rôle très restreint dans la commercialisation (2 % du total pour les fruits et légumes).

Le rapport conclut en estimant que “l’UE détient les outils appropriés pour améliorer le fonctionnement des filières dans ce secteur”.

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