Inflation : la filière fruits et légumes prêts à l’emploi tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme
Dérèglement climatique, flambée des coûts de production, risques sur l’approvisionnement, les professionnels des fruits et légumes prêts à l’emploi se disent menacés de disparition en France.
Dérèglement climatique, flambée des coûts de production, risques sur l’approvisionnement, les professionnels des fruits et légumes prêts à l’emploi se disent menacés de disparition en France.
Le SVFPE (Syndicat des fabricants de produits végétaux frais prêts à l'emploi) alerte une fois de plus sur les risques pesant sur la profession. Face à une situation générale particulièrement complexe, il craint désormais la disparition pure et simple de la profession.
L’accumulation des phénomènes météos imprévisibles, dont les sécheresses intenses de cet été, vient s’ajouter la hausse généralisée des coûts auxquels la filière doit faire face tant au niveau industriel qu’agricole. La crise énergétique et l’explosion des coûts de l’électricité s’inscrivent dans la tendance inflationniste qui touche les autres postes de coûts (engrais, matière première agricole, mains-d’œuvre, emballages, transports…) depuis plusieurs mois.
Le risque de pénurie d’approvisionnement se fait jour
« En un an, 10% des maraîchers ont déjà disparu et compte tenu des surcoûts actuels, certains renoncent déjà à planter des salades ou des légumes dès cette année pour se tourner vers d’autres types de productions » s’inquiète le SVFPE. Alors que le nombre de producteurs maraîchers a déjà baissé de 10 % et que les surfaces cultivées à destination de la filière ont été réduites de 4,5 % entre 2019 et 2020, le phénomène pourrait encore s’accélérer cette année avec des abandons d’activités et des migrations vers d’autres cultures.
De plus, la sécheresse et les restrictions d’arrosage ont entrainé un stress hydrique sur les cultures avec des conséquences directes sur la qualité et la quantité des salades et légumes pour les entreprises de transformation avec des taux de rupture sur l’ensemble de la filière de 20% à 50% en août et sur une partie du mois de septembre selon les types de produits et les bassins de production et avec des conséquences durables sur les rendements pour les deux à trois prochains mois.
Une revalorisation des prix est désormais indispensable pour le SVFPE
Pour le SVFPE, « Il s’agit d’une véritable aberration au moment même où tout le monde s’accorde sur l’importance de renforcer la consommation de produits végétaux dans l’alimentation quotidienne et de préserver la souveraineté alimentaire de la France ». Il en appelle donc à « la responsabilité des distributeurs pour travailler sur un plan de revalorisation permettant aux maraîchers de retrouver une « assurance » à travers le prix de leur production face à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et des hausses de coûts dont certaines s’annoncent structurelles ». Les professionnels appellent également les pouvoirs publics à la mise en place urgente d’actions de sauvegarde de la filière dans le cadre du plan de résilience agricole et agroalimentaire.