Diversification
Corse : Quelles nouvelles cultures fruitières pour les producteurs de Corsica Comptoir ?
A l’instar de leurs confrères en Corse, les producteurs de Corsica Comptoir ont fortement pris le virage de la diversification fruitière. Pourquoi ? Quelle ambition ? Sous quelle qualité ? Pierre-Paul Monteil, producteur et responsable des ventes au GIE Corsica Comptoir, témoigne pour FLD et fait par des premiers retours en consommation de la campagne 2022 en clémentine.
A l’instar de leurs confrères en Corse, les producteurs de Corsica Comptoir ont fortement pris le virage de la diversification fruitière. Pourquoi ? Quelle ambition ? Sous quelle qualité ? Pierre-Paul Monteil, producteur et responsable des ventes au GIE Corsica Comptoir, témoigne pour FLD et fait par des premiers retours en consommation de la campagne 2022 en clémentine.
Fortement orientés sur la clémentine et le pomelo de Corse, les producteurs du GIE Corsica Comptoir ont pris le virage de la diversification fruitière, à l'instar de leurs autres confrères agrumiculteurs corses.
« Aujourd’hui, on a trouvé un équilibre sur la clémentine de Corse, en termes de marché mais aussi de récolte, de conditionnement… Si on veut dépasser ce cap, cela demanderait des investissements conséquents en marketing, en transport, en conditionnement. Et nous ne voulons pas mettre tous nos œufs dans le même panier », explique Pierre-Paul Monteil, producteur et responsable des ventes au GIE Corsica Comptoir.
Campagne 2022 de la clémentine de Corse : « une tension sur la consommation ». Le GIE Corsica Comptoir a débuté la campagne de clémentines mi-octobre. Au 22 novembre, les 3 000 tonnes étaient en passe d’être franchies ; la campagne totale pour le GIE est estimée à 10 000 tonnes. La qualité est très belle, avec des conditions climatiques « pas trop défavorables en ce moment ». La précoce notamment s’est démarquée cette année avec un taux de sucre important, un bel équilibre sucre-acide et une jutosité exceptionnelle (plus de 50 %). En revanche, Pierre-Paul Monteil avertit : « On sent une certaine tension sur la consommation avec un vrai problème de pouvoir d’achat, donc tout le monde est très prudent. Nous faisons un gros travail de gestion des flux, et d’opérations de mise en avant commerciales chaque semaine avec les centrales, en essayant de ne pas dépasser le prix de 3 € en magasin. Pour le moment, ça fonctionne. »
Le GIE avait déjà du kiwi vert, un potentiel de 450 tonnes qui a été conservé. Le kiwi corse est désormais IGP. En parallèle, les producteurs de Corsica Comptoir s’interrogent sur le kiwi jaune. « C’est un bon produit, gustatif, très régulier en termes de qualité. Notre terroir s’y prête. Le problème : le kiwi jaune est un kiwi de Club, donc l’accessibilité n’est pas encore très claire », expose Pierre-Paul Monteil.
La force d'une IGP
La noisette, IGP elle aussi, est en fort développement. Autour de 30 tonnes actuellement, son potentiel de plantation devrait permettre au GIE de rapidement dépasser les 100 tonnes pour atteindre d’ici 5 à 10 ans les 300 tonnes.
Orange (600 tonnes) et citron (une centaine de tonnes) ont aussi été plantés. Le dossier corse de reconnaissance en IGP pour ces deux espèces suit son cours et les producteurs de l’Île de Beauté sont confiants. « Nous sommes forts de notre expérience IGP sur les autres fruits, clémentine et pomelo mais aussi kiwi et noisette », glisse Pierre-Paul Monteil. Côté consommation, l’IGP est un avantage non négligeable : « L’IGP est une garantie de respect de cahier des charges et de qualité, et est liée à l’origine, donc l’origine France. Je pense que ça rassure et ça plaît aux consommateurs, donc à nos clients distributeurs », analyse-t-il.
Enfin, à l’instar d’autres agriculteurs corses, quelques producteurs du collectif s’essayent à l’avocat. Une exploitation a déjà mis en place 12 hectares et le GIE a commandé des plants d’avocatiers et de manguiers afin de tester ces cultures.