Achats et consommation
[Coronavirus Covid-19] Les consommateurs, avides de fruits et légumes
Que ce soit en GMS ou chez les détaillants encore ouverts, les ventes de fruits et légumes frais sont à la hausse. Avec cependant des différences selon les espèces et parfois des fluctuations de prix et de volumes disponibles.
Que ce soit en GMS ou chez les détaillants encore ouverts, les ventes de fruits et légumes frais sont à la hausse. Avec cependant des différences selon les espèces et parfois des fluctuations de prix et de volumes disponibles.
Interfel relaie pour FLD des données IRI du 2 avril. Objectif : faire le point sur les comportements d’achats et les ventes de fruits et légumes frais lors des premières semaines de confinement.
Ventes par circuit de distribution : GMS et primeurs au top
En GMS, globalement, les ventes du rayon fruits & légumes frais sont en progression : +5,8 % en semaine 10 (2-8 mars) par rapport à la même semaine de 2019, de +18,3 % en semaine 11 (9-15 mars) et de +22,2 % en semaine 12 (16-22 mars). Au niveau des circuits spécialisés : les primeurs ont aussi observé une hausse des achats, avec notamment la mise en place de Drive sur marchés qui se développe, la vente service…. La vente directe est aussi en hausse.
« Ces comportements peuvent répondre à une demande de réassurance et permettent aussi aux consommateurs de limiter leurs déplacements », analyse la note du 2 avril. En revanche, la fermeture des marchés de plein vent, et la limitation de la RHD modifient profondément les équilibres entre les différents circuits de distribution.
Segmentation : des gammes parfois resserrées autour des “best of”
Si pour certains produits fruits et légumes, les gammes ont parfois tendance à se resserrer autour des références les plus consommées avec une segmentation de l’offre en points de vente qui se trouve alors réduite, les rayons fruits et légumes dans leur ensemble restent bien approvisionnés. Interfel estime qu’il n’y a aucune crainte sur l’approvisionnement.
Ventes par espèce : produits festifs et chers à la traîne
Etonnamment, la progression du rayon fruits et légumes frais est portée par un dynamisme plus important en légumes : +28,0 % en semaine 12 en légumes contre “seulement” +17,3% pour les fruits. Les produits à poids fixe (préemballé), du fait de leur conditionnement pouvant contribuer à rassurer les consommateurs en cette période de craintes, tirent également la croissance des ventes.
Par espèce, des divergences sont observées (source panel distributeurs / sorties de caisse IRI semaine 12). Ainsi, ont été observés à la hausse les ventes de poireaux (+79 %), des courges tous types (+88 %), des choux (+70 %), de l’ail (+70 %), de l’aubergine (+71 %), des petits agrumes (+67 %) et de pommes de terre. A contrario, de forts reculs ont été notés en fraise (-35 %), ananas (-13 %), asperges (-5 %), petits fruits rouges (-29 %).
Prix : très fluctuants au retail
Les prix des fruits & légumes peuvent, en cette période compliquée, fluctuer rapidement à la hausse comme à la baisse : météo-sensibilité des fruits & légumes, surcoûts liés à la crise (main d’œuvre, logistique…) et répercutés sur toute la chaîne, fluctuation des volumes... Par exemple, en tomate ronde grappe française, marché qui a connu ces derniers jours des tensions du fait d’une offre n’arrivant pas à satisfaire l’ensemble de la forte demande, une hausse marquée des cours à l’expédition a été observée ces derniers jours (de l’ordre de +30/+40% en semaine 13 par rapport à l’an passé, source RNM).
A noter : du fait du confinement, les relevés de prix du RNM sont suspendus et le prochain panel Kantar ne sera pas disponible avant un mois. Ce qui complique l’exercice d’analyses des cotations.
A quoi peut-on s’attendre pour la suite ?
Bien malin celui qui pourra le dire. Dans sa note IRI souligne que les Français ont eu peur, d’où des achats compulsifs de stock. Après ces quatre premières semaines tendues, la situation commence à se normaliser quant aux quantités achetées. Toutefois, les grandes surfaces alimentaires conserveraient une suractivité de l’ordre de 10 % tant que la restauration (commerciale et collective) sera à l’arrêt.
« Cette période de pause [de la RHD] pourra par ailleurs ramener les Français sur l’essentiel et les plaisirs simples au sein du foyer, comme passer plus de temps à cuisiner et ainsi augmenter leur attrait vis-à-vis des fruits et légumes frais », estime IRI.
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