Europe
Consommation de fruits et légumes : en hausse en 2021 alors pourquoi s’inquiète-t-on ?
Le 3 avril, Freshfel a publié les détails de la dernière édition de son baromètre de consommation des fruits et légumes dans l’UE-27. Si les chiffres sont en hausse pour 2021, ils restent bien inférieurs aux 400 g par jour et par habitant recommandés par l’OMS et surtout, les dernières tendances 2022-2023, non encore traitées dans le baromètre, montrent une inversion de la dynamique.
Le 3 avril, Freshfel a publié les détails de la dernière édition de son baromètre de consommation des fruits et légumes dans l’UE-27. Si les chiffres sont en hausse pour 2021, ils restent bien inférieurs aux 400 g par jour et par habitant recommandés par l’OMS et surtout, les dernières tendances 2022-2023, non encore traitées dans le baromètre, montrent une inversion de la dynamique.
364,58 g/jour/habitant. C’est ce qu’ont consommé en moyenne les Européens en fruits et légumes en 2021, selon la dernière édition du baromètre de consommation de Freshfel, publiée le 3 avril. C’est une hausse notable, de +2,19 % par rapport à 2020 et de +1,27 % par rapport à la moyenne quinquennale. Mais ces chiffres restent toutefois inférieurs de près de 10 % aux recommandations de l’OMS (400 g/jour/habitant).
Seuls 8 Etats membres sont au-dessus : le Portugal (539 g/jour/habitant), la Belgique (531,44 g), la Roumanie (525,89 g), la Grèce (463,21 g), l’Italie (431,10 g), la Pologne (419 g), l’Espagne (416,11 g) et les Pays-Bas (366,26 g). Juste en dessus du seuil se situent la Bulgarie (362,44 g), Chypre (341,55 g) et la France (323,84 g). Cette dernière, malgré une belle hausse sur un an de +2,19 % (309,03 g/jour/habitant) est donc bien loin des recommandations de l’OMS. En queue de peloton, la Slovaquie (216,08 g/jour/habitant, en baisse de -1,01 %).
Les bénéfices de la pandémie sur la consommation déjà effacés en 2022
Le marché européen des fruits et légumes a dépassé les 74 Mt en 2021 (74 354 475 tonnes pour être exact), une dynamique positive amorcée en 2020 suite à la pandémie qui a modifié les modes de vie des Européens tout en augmentant leur capital sympathie pour les causes environnementales et climatiques. La consommation de fruits et de légumes doit néanmoins affronter les conséquences de la crise économique, puis de la guerre en Ukraine débutée en février 2022. « En temps de crise, les consommateurs ont tendance à s'orienter vers une alimentation moins saine, perçue comme plus satisfaisante sur le plan énergétique, et sur une option alimentaire moins chère que les fruits et légumes », rappelle Philippe Binard, délégué général de Freshfel Europe.
« Les tendances de 2022 et de début de 2023 indiquent clairement que la croissance de la consommation post-pandémique a été perdue, la consommation ayant diminué de plus de 10 % dans de nombreux cas. Ces dernières évolutions, qui ne sont pas encore intégrées dans le Baromètre de consommation de cette année, seront confirmées dans les prochaines éditions », explique-t-il encore.
Le baromètre de consommation de Freshfel, le Freshfel Europe’s Consumption Monitor, qui a célébré sa 20e édition, se base sur les données d’Eurostat et de FAOstat, et permet de dresser les tendances de production, commerce et consommation en fruits et légumes frais de l’UE-27 et de chaque Etat membre. Il est disponible dans sa version complète et payante (pour les non-membres) sur demande (g.kaufman@freshfel.org).
Jeunes, ménages à faible revenu… : source d’inquiétudes pour Freshfel
Selon une enquête d’Eurostat de 2019, un Européen sur trois déclare ne pas consommer chaque jour au moins un fruit ou légume. Une autre source de préoccupation pour Freshfel : les taux de consommation les plus faibles sont observés parmi les jeunes générations et les ménages à faible revenu. Or, « les jeunes générations sont les consommateurs de demain, et il faut faire plus d'efforts pour éduquer et initier les jeunes à la polyvalence et aux qualités des fruits et légumes frais », martèle Philippe Binard.
Malgré la dynamique en faveur d'une alimentation végétale, un certain nombre d'idées reçues créent des obstacles à la consommation des fruits et légumes. « Nous devons contrer la perception erronée selon laquelle les fruits et légumes sont chers », insiste le président de Freshfel Europe, Salvo Laudani.