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Congrès de la FNPFruits : les producteurs de fruits entre pessimisme et espoirs

La mise en route de la réforme de l’assurance récolte pose encore questions pour les producteurs de fruits, tout comme le plan de souveraineté censé accompagner la filière. Les arboriculteurs se projettent néanmoins vers l’avenir.

Les professionnels sont sceptiques sur les moyens qui seront alloués au Plan de souveraineté fruits et légumes.
Les professionnels sont sceptiques sur les moyens qui seront alloués au Plan de souveraineté fruits et légumes.
© E. Delarue

C’est dans le département des Bouches-du-Rhône que le congrès national des producteurs de fruits se tenait cette année, les 16 et 17 février. Tous les ans, le rendez-vous est l’occasion de faire le point sur leur métier, sur la façon dont ils le vivent au quotidien et comment ils envisagent l’avenir. Ces derniers mois, la fédération s’est mobilisée sur plusieurs sujets clés qui n’ont pas manqué d’alimenter les débats, aux premiers rangs desquels la réforme des outils de gestion des risques. Bruno Darnaud, en charge de ce dossier difficile, rappelait que « la FNPFruits soutenait cette réforme ».

Pour le président de l’AOP ‘Pêches et abricots de France’, le nouveau dispositif – qui introduit un partage du risque entre l’agriculteur, l’assureur et l’État et met fin au régime des calamités agricoles – nécessite néanmoins des améliorations techniques. « Deux points font encore défaut pour qu’un maximum d’arboriculteurs puissent être assurés […] La moyenne olympique est trop basse aujourd’hui pour s’assurer. Le second point est que nombre d’arboriculteurs se sont engagés dans la protection de leur verger, mais ces outils ne sont pas pris en compte par l’assurance », déplore l’arboriculteur drômois.

Un plan avec de vrais moyens

Autre dossier sur lequel la FNPFruits travaille depuis quelques mois : le Plan de souveraineté fruits et légumes proposé par l’État. Quatre groupes planchent sur les priorités des filières autour des questions sur la protection des cultures, la compétitivité, la recherche et la consommation. Chez les professionnels, on est cependant très sceptique quant aux moyens qui pourront être alloués. Certaines filières sont déjà démunies, la cerise notamment. Les producteurs de fruits sont prêts à relever les défis d’une souveraineté alimentaire, mais encore faut-il leur laisser « les moyens techniques et économiques de pouvoir maintenir les structures et de produire. Car nos voisins européens et plus éloignés, eux, sont prêts à combler les marchés que nous ne pourrons plus alimenter », prévient Aurélien Soubeyrand, producteur de cerises en Ardèche et administrateur à la fédération.

L’avenir du métier passe par une recherche engagée et financée. Mais malheureusement, ce n’est plus la priorité de l’État, estime Jacques Rouchaussé, président du CTIFL et de Légumes de France. « Nous sommes sous la coupe du ministère de l’Agriculture. Quand nous investissons un euro, l’État devrait faire de même, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes très fermes : nous voulons un réel plan et certainement pas du recyclage », assurait le président du CTIFL.

Moins de 5 % d’arboriculteurs assurés

En 2022, moins de 5 % des arboriculteurs étaient détenteurs d’une assurance multirisque climatique. L’objectif de la réforme est de parvenir à faire remonter ce taux à 30 %. « Une majorité ne le sera pas, et nous attirons l’attention de l’État sur les modalités du déclenchement du Fonds de solidarité national en cas de sinistre cette année », prévenait Bruno Darnaud, président de l’AOP ‘Pêches et abricots de France’.

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