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Conditionnement : Vergers Cancel investit dans sa station pour attirer des talents

L’investissement de Vergers Cancel dans sa station de conditionnement permet de soutenir sa compétitivité, directement via les gains de performance de l’outil industriel, mais aussi indirectement en attirant et fidélisant une main-d’œuvre qualifiée.

Vergers Cancel a fêté ses vingt ans de commerce en inaugurant en juin dernier l’agrandissement de sa station fruitière à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Au total, ce sont près de 4 500 m² supplémentaires de surface de conditionnement, d’espace de stockage et de chambres froides qui ont été rajoutées aux 8 500 m² initiaux, pour un total de près de 13 000 m². Pourtant, la station de conditionnement et de commercialisation n’est pas vieille, puisqu’elle avait été construite sur le siège de l’entreprise en 2018, avant un premier agrandissement dès l’année suivante. Une extension de l’outil industriel à peine inauguré et déjà à saturation, selon le directeur général de Vergers Cancel, Maxime Gil.

« Il va peut-être falloir organiser le travail en « 2 × 8 » ou avec des équipes de nuit, voire faire appel à de la prestation extérieure pour absorber le pic de production de début août en prune », précise-t-il. Bien la preuve que ce n’était pas un « investissement de confort, mais un besoin pressant », sourit-il. En effet, l’entreprise observe une croissance de plus de 50 % en volume depuis 2018. Et 2023 reste dans la même lignée, avec des volumes prévisionnels de 10 000 tonnes en prune soit le double qu’en 2022, malgré la tempête qui a touché le département mi-juin. Au pic de la production, 200 tonnes de prunes – environ 400 palettes – doivent être expédiées par jour.

Assurer la transition du plastique au carton

Mais gérer plus de volumes n’est pas la seule raison pour laquelle Vergers Cancel a mobilisé près de 7,5 millions d’euros d’investissements. « Le passage de la barquette plastique à la barquette carton nécessite environ quatre à cinq fois plus de place de stockage. Le besoin d’investir s’est aussi fait sentir, car les lignes avec barquetteuses carton sont un peu moins performantes que celles dédiées au plastique, sur lesquelles l’automatisation est bien meilleure, il faut donc compenser ce moindre débit », explique Maxime Gil. L’entreprise a encore jusqu’à la fin de l’année pour assurer la transition entre plastique et carton, ce qui permet de proposer des prix compétitifs sur cette saison.

De plus, la nouvelle calibreuse de prune et kiwi, d’une capacité de 10 tonnes par heure, et les trois barquetteuses carton fraîchement installées nécessitent d’employer 70 saisonniers supplémentaires. « L’enjeu est également de créer un climat de travail favorable grâce à un outil de travail récent pour attirer et garder la main-d’œuvre d’une année sur l’autre », explique le directeur. Un bon cadre, une bonne ambiance, propice à la fidélisation de la main-d’œuvre. Pour preuve, le faible turnover dans l’entreprise. « Quand on n’a pas besoin de remplacer le tiers des effectifs chaque année, on peut se concentrer sur les montées en charge comme c’est le cas cette saison », renchérit Maxime Gil.

Attirer de la main-d’œuvre de qualité

La saison se prépare donc bien en amont pour trouver et former des chefs de ligne, des caristes. « L’anticipation : c’est le maître-mot. Une saison se prévoit pratiquement un an à l’avance, et s’ajuste vers avril lorsqu’il y a une visibilité plus précise sur les volumes de la saison. On ne peut pas faire de recrutement de qualité au dernier moment », explique le directeur de Vergers Cancel. Le développement du pôle RH de l’entreprise s’est d’ailleurs fait de pair avec l’évolution du marché de l’emploi. Attirer des profils de qualité qui allient compétences et force de travail, pourquoi pas extérieurs au monde agricole, permet de gagner en capacité d’innovation et en compétitivité.

« Les métiers agricoles sont des métiers d’avenir, si on se donne les capacités d’avancer sur l’outil industriel », résume Maxime Gil. Investir dans son outil de production est donc un moyen pour l’entreprise d’attirer cette main-d’œuvre compétente, de l’ouvrier au cadre ingénieur, et de la fidéliser. « C’est un enjeu de premier plan : il faut être fiable et réactif pour satisfaire le client, mais ça demande inévitablement de l’humain derrière, qui sera toujours plus réactif que du tout machine », appuie-t-il. C’est une condition sine qua non pour continuer à développer l’entreprise à travers la conquête de nouveaux marchés.

Massifier pour écraser les coûts de production

Se doter de nouveaux outils plus récents et performants est également essentiel pour s’adapter aux nouvelles exigences de la clientèle. Le modèle à suivre pour le directeur général de Vergers Cancel est celui des entreprises agricoles fleurons de l’économie sur leur territoire, comme peuvent l’être certaines entreprises des gros pays producteurs voisins. Maxime Gil reste optimiste sur la capacité de l’entreprise à faire mieux à l’avenir et à rattraper le retard pris sur ses concurrents européens. « Il faut massifier les surfaces et les infrastructures de commercialisation pour écraser les coûts de production et attirer les bons profils qui permettront de susciter l’innovation et de retrouver de la compétitivité. Devenir un employeur important d’un bassin de production permet d’attirer l’attention des politiques publiques pour que se mette en place un vrai système agricole performant et rémunérateur, dont tout le monde sort gagnant à toutes les échelles », conclut-il.

La station de conditionnement n’a pas fini de s’agrandir

Vergers Cancel comptabilise 28 000 tonnes de fruits frais conditionnés et commercialisés en 2022 pour un chiffre d’affaires qui s’élève à 70 millions d’euros. L’objectif à atteindre est de 30 000 tonnes en 2025. Pour cela, poursuivre le développement de la station est indispensable. « Pour l’heure, nous n’avons plus de marge sur le foncier, mais le projet d’acquérir quatre hectares attenants est à l’étude afin de soutenir la croissance de l’entreprise », explique Maxime Gil. Une croissance externe peut également être envisagée, comme ce fut le cas lors de la reprise de l’activité kiwi de l’entreprise Rouquette dans le département voisin du Lot-et-Garonne. « De plus, cela représente un intérêt d’être diversifié géographiquement, avec moins d’eau et moins d’aléas climatiques en Lot-et-Garonne qu’en Tarn-et-Garonne cette année », ajoute le directeur général. Tout en restant en territoire connu, le Sud-Ouest, car il est important pour l’entreprise d’avoir la plateforme commerciale et de conditionnement au cœur du bassin de production.

Des projets de développement en vergers

Fort de 1 200 hectares de vergers cultivés par près de 400 arboriculteurs, Vergers Cancel souhaite continuer à se spécialiser dans ses quatre produits historiques que sont la prune, le kiwi, la cerise et le raisin. De nouvelles plantations sont en projet avec de nouvelles variétés de prunes, du kiwi jaune et rouge, et des raisins sans pépins. Ces plantations concernent des profils de producteurs divers, allant des arboriculteurs existants qui s’agrandissent, aux jeunes qui reprennent des exploitations adhérentes et qui investissent dans leur outil, en passant par de nouveaux producteurs comme des céréaliers en recherche de diversification. L’entreprise propose à ses adhérents un accompagnement technique et parfois financier, avec pour but de les engager sur une voie de rentabilité en offrant par exemple un conseil technique et stratégique sur l’ensemble des espèces. Le service technique est composé de trois personnes qui assurent une veille variétale et technique sur les autres régions productrices françaises et européennes, afin de mieux conseiller la stratégie au niveau de l’entreprise Vergers Cancel ou des exploitations.

Rédaction Réussir

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