Aller au contenu principal

Corse
Clémentine : comment Agrucorse bascule sur la barquette tout carton

Face aux besoins du marché, la barquette devient incontournable pour la clémentine de Corse. Agrucorse a ainsi inauguré cette campagne une nouvelle zone dédiée à la mise en barquette, avec trois lignes : une pour le conventionnel, une pour le bio et une pour l'agroécologie. L'entreprise a aussi basculé sur le tout carton avec des barquettes Agec-compatibles. Reportage de FLD en images.

A Penta-di-Casinca, sur la plaine orientale, les bâtiments des stations de conditionnement ultramodernes d’Agrucorse s’étendent sur plusieurs hectares. Et en cette fin d’octobre, alors que la campagne de clémentines de Corse bat son plein, l’entreprise a inauguré une toute nouvelle zone, dédiée à la mise en barquette des fruits.

 

La barquette : un besoin du marché

Agrucorse commercialise déjà environ 3 millions de barquettes de clémentines sur 8 semaines. Son directeur Mathieu Donati précise : « Chez Agrucorse, la part de fruits commercialisés en barquette est en progression constante. C’est aujourd’hui près d’un fruit sur deux et ça va continuer de croître. Il y a 15 ans, on ne faisait que du vrac, aujourd’hui la barquette c’est +10 % par an de croissance. »

Pourquoi une telle croissance que l’on retrouve dans l’ensemble des enseignes de la grande distribution ? Mathieu Donati explique : « Cela est lié à la segmentation du marché et à la recherche de valorisation. Les clients demandent de l’individualisation, du bio, des labels, etc. On veut répondre à ces besoins. Et bien sûr aux exigences de la loi Agec qui a motivé ce fort basculement. » Les lignes flowpack chez Agrucorse sont ainsi arrêtées, cependant l’entreprise prépare des solutions utilisant un film sans plastique, à l’essai cette année.

Les emballages barquettes ont été entièrement revues pour être Agec-compatibles. Tout carton, ces nouvelles barquettes sont très ajourées. Double avantage qui permet aux consommateurs de voir le produit mais aussi aux fruits de respirer.

 

La technologie de deux équipementiers

Afin de réaliser cette nouvelle zone, le bâtiment a été agrandi. 1 800 m2 sont dédiés à cette zone de mise en barquette. Les charpentes du toit ont été construites de telle façon à ce que la pose de panneaux photovoltaïques soit possible (et cela est au programme).

Trois lignes ont été installées : une dédiée au bio (barquettes de 500 g), une au conventionnel (barquettes de 1 kg à 1,5 kg) et une à l’agroécologie (750 g à 1 kg). La ligne de barquetteuse pour le conventionnel a été inaugurée le 23 octobre, celle pour le bio le 27 octobre (jour de la visite de FLD) et celle pour l’agroécologie le 11 novembre. Le projet a été pensé pour la clémentine mais aussi les autres espèces travaillées par Agrucorse, de sorte que la zone sera en fonctionnement toute l’année.

 

Deux technologies ont été associées : celle de l’équipementier Maf Roda (calibreuses en particulier) et celle de Polypack (spécialisé dans les peseuses étiqueteuses). Claude Sauvayre, technico-commercial chez Maf Roda et présent le 27 octobre afin de participer au rodage de la ligne bio, a précisé à FLD : « Chez Maf Roda, on était déjà dans l’agrume depuis longtemps mais la problématique de la clémentine -les feuilles, le pédoncule…- nous a poussés à développer en 2016 avec Agrucorse-CorsAgru un logiciel de calibreuse électronique qui leur est propre, en particulier sur la traçabilité*. Nous allons mettre en place une version 2, inspirée de cette première version mais adaptée à la nouvelle zone de barquetteuses. A terme, elle sera généralisée à toute la station. » Patrick Polidori de Polypack, témoigne également : « La clémentine est un produit compliqué à peser très précisément, en raison des feuilles, du pédoncule, qui ajoutent du poids et qui accrochent. On a réussi à régler cette difficulté, et avec une cadence soutenue de 70-80 min. »

*Comme Agrucorse a la spécificité d’individualiser les paiements producteurs aux volumes effectivement retenus, la traçabilité et l’enchaînement des fruits sur la ligne (1 colis = 1 seul producteur) ont dû être mûrement réfléchis. En partenariat avec Maf Roda, le logiciel de gestion a été adapté à ces besoins. La calibreuse est ainsi programmée au colis près. Une deuxième version va être créer pour la zone barquette.

 

Du palox à la palette, le chemin d’un fruit mis en barquette

  • Première étape : les palox de fruits pré-calibrés sont vidés dans la peseuse.
  • En parallèle, un déplieur automatique préparent les barquettes.
  • Le remplissage se fait, via 15 godets, 4 barquettes par 4, ce qui signifie une barquette remplie toutes les 0,7 seconde par ligne. « C’est la puissance de notre installation », se rengorge Mathieu Donati.
  • Puis un contrôleur de poids vérifie la conformité. Par exemple, pour une barquette de 1 kg, le poids doit être compris entre 1 010 et 1 040 g pour assurer les 1 kg de fruits effectifs chez le consommateur.
  • Puis une machine vient replier automatiquement les ailes de la barquette qui sera ensuite étiquetée. Deux étiqueteuses par ligne permettent le switch de client/marque sans interruption de la ligne.
  • La ligne s’achève par le palettiseur et la cercleuse.

 

 

Diversification dans le kiwi : déjà un autre bâtiment en préparation

La visite de FLD s’achève avec la présentation d’un tout nouveau bâtiment, sorti de terre début octobre. Tout isolé, sur 1 500 m2, ce bâtiment se destine au conditionnement et à l’affinage du kiwi : calibreuse, chambres de stockage et d’affinage sont prévues.

Des panneaux solaires seront installés sur le toit. Mathieu Donati espère que le bâtiment sera opérationnel pour la saison 2023. Le potentiel est de 1 500 t de kiwis, c’est-à-dire que la totalité de la production de kiwis de l’OP pourrait être pris en charge sur l’Île de Beauté (actuellement pris en charge par des OP et coopératives partenaires sur le continent).

Enfin, Mathieu Donati glisse à FLD que 4 ha de foncier supplémentaires et attenants au site ont été acquis cette année. Le directeur n’a pas encore dévoilé l’utilisation future de cet espace.

 

15 ans d’Agrucorse en quelques chiffres-clés. Agrucorse fête ses 15 ans cette année. Créée en 2007 -la même année que la reconnaissance en IGP de la clémentine de Corse-, le bureau commercial spécialisé dans l’expédition et la commercialisation de la clémentine de Corse (7 000 t d’IGP) et du pomelo de Corse (800 t d’IGP) s’adosse à ses producteurs de l’OP Terre d’Agrumes créée la même année. Elle commercialise aussi kiwi (600 t) et autres agrumes (200 t). En progression constante, l’entreprise représente aujourd’hui 20 M€ de chiffre d’affaires pour 8 600 t produites sur 400 ha. FemuBio et Corsagru, les stations de conditionnement (bio et conventionnelle) ont été construites en 2018. Elles totalisent aujourd’hui 15 000 m2 de bâtiments, 17 salariés, 3 calibreuses électroniques, 1 calibreuse mécanique et 3 barquetteuses.

Les plus lus

Vanille bretonne cultivée sous serre en malle d’affinage.
Côtes-d’Armor : pourquoi les Bretons se sont mis à produire de la vanille ?

De la vanille cultivée en Bretagne ? Mais pourquoi donc ? De la Réunion à la Bretagne, on vous raconte les origines…

Captures d’écran de différentes photos montrant les dégâts suite à la tempête Dana dans le sud de l’Espagne.
Tempête Dana : les cultures fruitières et maraîchères durement touchées à Almeria et Valencia

Les légumes sous serre, les agrumes et les kakis sont particulièrement impactés. Il est encore trop tôt pour quantifier les…

Emballages plastique pour les fruits et légumes : le Conseil d’Etat annule le décret d’application de la loi Agec

Le décret d’application du 20 juin 2023 sur les emballages plastique des fruits et légumes a été annulé le 8 novembre par le…

Punaise diabolique : dans le Sud-Ouest, la récolte de noisette 2024 d’Unicoque ravagée

Le balanin de la noisette est aussi en cause. Unicoque annonce des difficultés économiques à venir, le « premier déficit…

Légumes de France - pyramide de légumes
Légumes de France tient son congrès les 21 et 22 novembre dans le Lot-et-Garonne

Le 67e congrès de Légumes de France se tiendra à Agen. Les participants espèrent la venue de la nouvelle ministre…

Salades poussant dans une serre en aéroponie, chez Les Crudettes, à Saint-Denis-de-l'Hôtel dans le Loiret. Serre expérimentale
Pourquoi le Centre-Val de Loire a-t-il davantage importé de fruits et légumes ces dernières années ?

Les importations de fruits et légumes de la région Centre-Val de Loire augmentent année après année, en valeur, tandis que les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes