Chasselas de Moissac : une récolte 2023 de qualité, mais en quantité limitée
Le syndicat des producteurs de Chasselas de Moissac AOP annonce un produit au top de sa qualité, mais en quantité limitée à cause de nombreux incidents climatiques.
Le syndicat des producteurs de Chasselas de Moissac AOP annonce un produit au top de sa qualité, mais en quantité limitée à cause de nombreux incidents climatiques.
Les premières grappes sont déjà sur les étals. Le Chasselas de Moissac a lancé sa campagne, jeudi 7 septembre dans sa ville d’origine. Si la qualité est au rendez-vous avec des grappes de beaux volumes, des baies de gros calibre, sucrées et aromatiques, « ce bon millésime » sera en quantité limitée. Le syndicat des producteurs de Chasselas de Moissac prévoit une récolte 2023 autour de 2000 t. Assez loin du potentiel de production des 180 exploitations et 400 ha de l'AOP, qui est de l'ordre de 3000 t (voir encadré). « Après les gels de 2020 et 2021, les vignes ont eu à subir la grêle en juin, avec un épisode très dévastateur au 20 de ce mois qui a anéanti la production de certaines parcelles non protégées », explique Claude Gautier, président du syndicat de défense du Chasselas de Moissac. Le « climat tropical », doux et humide, de juillet a favorisé le développement du mildiou. Et la dernière vague de canicule, début septembre, proche de la récolte, a occasionné des brûlures sur grappe dans certaines parcelles très exposées.
Faire perdurer les ventes sur toute la campagne
« La qualité du raisin n’est pas affectée », rassure le responsable, mais le niveau d’exigence du produit AOP nécessite un temps de ciselage important, parfois incompatible avec la rentabilité au regard des cours actuels. De fait, certains chasselatiers risquent de ne pas récolter, tout ou partie, des parcelles les plus endommagées. « Toutefois le début de campagne a démarré sur un marché relativement porteur, sans excès, ce qui permet de lisser et faire perdurer les ventes sur le moyen terme », commente Joël Boyer, directeur de Philibon. Le Chasselas a aussi choisi de soigner sa communication. En plus des kits PLV distribués aux détaillants, la fête « Moissac : Fruits & Saveurs » sera l’occasion d’accueillir plus de 110 responsables de magasins primeurs. Des actions et diffusions d’idées recettes via les réseaux sociaux et la participation à plusieurs événements grand public, dont les Marchés flottants du Sud-Ouest à Paris, jalonneront cette campagne.
Vers plus de potentiel d’AOP
Le syndicat du Chasselas de Moissac est en rapport avec l’Inao pour faire évoluer son cahier des charges, avec comme objectif de modifier le potentiel de rendement par hectare de raisin classé AOP. En effet, l’intégration de nouvelles techniques de production, densification de plantation, irrigation et plus récemment la conduite de la vigne en T Bord (pergola proche de celle du kiwi), permet un gain de rendement supérieur sans affecter la qualité AOP du raisin. « Le T Bord améliore également la protection des grappes face aux risques de brulure du soleil ainsi que les conditions de travail », compléte Stéphane Lucas, technicien du Syndicat. Il représente toutefois un coût d’installation supplémentaire. « Le gain de rendement commercialisable en AOP, environ 20 %, permettrait de palier les surcoûts de production et de main-d’œuvre et de maintenir la rentabilité de cette culture sur les exploitations chasselatières », relève Julien Custody, vice-président de l’organisation.