FNPFruits
Carrefour expose sa vision du linéaire au congrès des producteurs de fruits
Réunis en congrès à Paris, les producteurs de fruits ont profité d’un échange riche avec le représentant de la grande distribution.
Réunis en congrès à Paris, les producteurs de fruits ont profité d’un échange riche avec le représentant de la grande distribution.
La Fédération nationale des producteurs de fruits a tenu son congrès annuel le 1er février à Paris. L’occasion fut donnée de faire le point sur les dossiers de l’année écoulée. Celle-ci a apporté son lot de satisfactions (le dossier Biocoop, le CAP Primeurs et, dans une certaine mesure, la dernière mouture de l’arrêté du 12 septembre 2016, moins restrictif que redouté) et de déceptions (indemnisation suite à l’interdiction du diméthoate, plan de rénovation des vergers).
Il n’est pas si courant de voir une enseigne de la GMS participer à un tel congrès. Mathieu Lovery, directeur f&l de Carrefour s’est prêté au jeu lors d’une table ronde. Évidemment, le prix s’est invité au débat. « Pourquoi c’est sur le prix que porte les promotions fruits et légumes dans les catalogues ? Pourquoi ces publicités de Lidl sur la pomme la moins chère ? », s’est interrogé le président de la FNPFruits Luc Barbier, pour qui 10 à 15 centimes de plus au kilo à la production seraient suffisants pour que tout le monde soit gagnant. Mathieu Lovery a répondu : « Carrefour est 8 % plus cher que Lidl et il n’est pas question d’entrer dans une guerre des prix. Il y a aujourd’hui deux franges de clients : celle qui recherche systématiquement le prix agressif et celle avec une demande pour des produits différents pour lesquels elle est prête à payer plus. Mais, si je vends 10 % plus cher que Lidl, je dois être capable de justifier la différence. »
Des questions ont aussi émergé sur le bio, « un marché qui se construit sur un malentendu » pour Luc Barbier, c’est-à-dire un produit compris par le client comme sans aucun traitement. Là aussi, Mathieu Lovery a apporté son expérience : « Le bio, c’est aujourd’hui 8 % des actes d’achats f&l chez Carrefour, et jusqu’à 20 % dans les formats proxi en milieu urbain. Il y a certainement une imagination décalée par rapport à la réalité du produit mais la GMS n’est pas responsable de cela ». Et puisqu’il était question d’imaginaire, le directeur f&l de Carrefour d’ajouter : « On parle souvent que du vrac, mais la réalité en linéaire, c’est le fruit emballé, et, sur ce point, des efforts en commun sont à faire ».