Produits d’import
Canicule, virus et nouveaux prédateurs réduisent l’offre de légumes méditerranéens
Les prix fermes vont jouer les prolongations dans le secteur des légumes de serre. En effet, la canicule et les attaques virales retardent l’arrivée en pleine saison du bassin mediterranéen.

La récolte de prune tardive est normale en Estrémadure, alors qu’elle était déficitaire en variétés précoces. L’offre d’Angeleno est donc assez importante. La demande est très bonne, en particulier en gros calibres. Les nouvelles destinations d’Amérique du Sud et centrale restent acheteuses. De plus, la production de prune tardive d’Europe du Nord est plus faible. En Italie, la récolte d’Angeleno est importante mais elle est de petit calibre.
Dans le sud de l’Espagne, la canicule de l’été a surtout eu un impact sur les cultures de tomate. Ces dernières ont souvent été infestées par les mouches blanches qui propagent les virus. Elles ont dues être replantées. La pleine saison sera dont bien plus tardive, en décembre.
Par ailleurs, les distributeurs français ont tendance à pérenniser leur approvisionnement de légumes sous filets dans la région d’Almeria. Même en été avec la courgette et aussi le poivron. Pour ce dernier, cela oblige à récolter plus de vert, ce qui contribue à la hausse du rouge. Par ailleurs, le creux de production de la fin d’été est plus accentué cette année. On l’attribue aussi à la canicule et aux attaques de virus.
Protections spéciales contre la Tuta Absoluta
Par ailleurs, sur Murcie, les surfaces sous filets ont reculé de 400 ha. Les grands groupes privés ont baissé les bras l’année même où les prix sont en nette hausse. D’autre part, après les excellents résultats obtenus en légumes d’hiver, salades, jeunes pousses et brocoli, la terre est très recherchée.
La canicule a aussi fait beaucoup de dégâts dans les autres pays de l’Est du bassin méditerranéen. En Israël, les producteurs demandent des aides. En Turquie, il manquerait deux millions de tonnes de tomates, mais c’est surtout lié aux attaques de la Tuta absoluta.
Au Maroc, le début de la saison sera quasi normal dans les trois grands groupes privés. Par contre, des retards et des abandons sont encore annoncés chez les petits producteurs. En effet, le bilan de la dernière campagne n’est guère brillant. Des petits producteurs ont aussi choisi de reconvertir les serres pour approvisionner le marché local en été. Ils prennent alors le relais des cultures de plein champ qui sont devenues impossibles du fait des attaques de Tuta. Lors de la dernière campagne, les ventes de tomate cerise ont dépassé 50 000 t : elles ont été multipliées par dix en sept ans ! La tomate cocktail est aussi en pleine ascension avec 24 000 t contre seulement 3 000 t six ans avant ! Par contre, après avoir culminé à 24 000 t, la tomate grappe est délaissée. La raison tient à l’étroitesse du créneau commercial par rapport à la production nord européenne et à la forte concurrence de l’Espagne.
Avec un recul de 21 %, les tonnages de courgettes sont revenus à leurs niveaux des campagnes 2003 à 2005. La flambée des prix a plus profité à l’Espagne où les surfaces avaient progressé.
Malgré des pertes en production, le secteur du haricot a confirmé ses bons résultats des années précédentes. Avec 110 000 t exportées, dont 60 % de Coco, c’est devenu le second produit derrière la tomate. Le haricot Coco est le premier produit vendu sur le marché espagnol.