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Bonduelle mise sur l’agriculture régénérative : « D’ici 6 ans, 80 % de nos agriculteurs partenaires seront engagés »

Bonduelle s’engage pleinement dans l’agriculture régénératrice et le fait savoir, notamment à l’occasion des Journées nationales de l’Agriculture. Le 7 juin, le groupe a notamment accueilli des partenaires producteurs et des clients de la RHD, ainsi que la presse, sur l’exploitation de Jérôme et Louise Puche dans la Somme. Au programme : ateliers de découverte et de vulgarisation des pratiques.

Bonduelle, acteur d’une agriculture durable en France ? C’était le message clé du groupe industriel créé en 1853 dans les Hauts-de-France alors qu’il a une fois de plus ouvert ses portes à l’occasion JNA -Journées nationales de l’agriculture- les 7,8 et 9 juin cette année. 

Face aux défis du changement climatique, « préserver l’environnement est un impératif et nous devons adapter nos pratiques agricoles », affirme haut et fort Xavier Unkovic, directeur général du groupe Bonduelle depuis un an

 

 

« Transparence » et « vérité » : Bonduelle a ouvert ses portes (enfin, celles de ses partenaires agricoles)

Bonduelle a donc embrassé la voie de l’agriculture régénératrice (ou agriculture régénérative) « qui met en place un ensemble de pratique pour contrer l’épuisement des ressources naturelles en maintenant et restaurant activement la fertilité naturelle des sols ».

« L’enjeu aujourd’hui c’est le sol, l’avenir est dans la matière organique », confirme Edouard Bergeon, petit-fils d’agriculteur et réalisateur (entre autre du film Au nom de la Terre, 2019, avec Guillaume Canet). Invité à partager cette journée conviviale -celle du 7 juin, dont la matinée était dédiée aux clients de la RHD et l’après-midi aux producteurs partenaires-, le réalisateur a même glissé avoir « bien gratté sur l’histoire de Bonduelle » « avant d’accepté cette invitation » et « ça m’a plu ».

Edouard Bergeon, petit-fils d’agriculteur et réalisateur du film Au nom de la Terre : « L’enjeu aujourd’hui, c’est le sol » 

« C’est important pour nous d’ouvrir les portes pour ce moment de convivialité, de transparence, de vérité », confirme Xavier Unkovic.

Sur l’exploitation de Jérôme et Louise Puche, agriculteurs à la ferme Martin Tempête à Marchélepot-Misery dans la Somme, même le soleil était au rendez-vous ce 7 juin. Cette matinée était dédiée aux clients de la RHD : Pomona, Siresco, Buffalo… Ils étaient nombreux à avoir répondu présents, plus d’une cinquantaine en comptant aussi la presse les équipes Bonduelle.

 

 

Mais qu’est-ce que l’agriculture régénératrice ?

L’agriculture régénératrice est une approche qui vise à restaurer la santé des sols et les écosystèmes tout en favorisant la durabilité au long terme, en complément des outils d’aide à la décision et des nouvelles techniques culturales. 

Et parce qu’un dessin vaut mieux qu’un long discours, direction les champs de petits pois. Les équipes techniques de Bonduelle ont réussi l’exercice délicat de vulgariser pour expliquer l’agriculture régénératrice aux invités du jour -ils l’avaient déjà fait la veille pour des écoliers, avec un certain succès à ce qu’on en a dit.

Expérience de ruissellement d’un sol conventionnel vs un sol issu d’agriculture régénératrice, observation des couches du sol et des racines de petits pois dans un immense trou creusé dans le champ pour l’occasion… Il est certain que ces démonstrations très visuelles marquent le public. 

Lire aussi : Agriculture régénératrice : comment les filières alimentaires s’emparent du sujet

 

Agriculture régénératrice : les trois axes clés de Bonduelle

1) La formation

Face au « manque de formation en agriculture régénérative », la Farm Académie Bonduelle a été mise en place en novembre 2023 pour former les producteurs intéressés mais surtout les chefs de plaine Bonduelle qui à leur tour accompagneront les agriculteurs. De plusieurs mois à deux ans, la formation consiste en des modules digitaux et des expériences terrain, et des rencontres entre producteurs de différentes filières.

« Cette année ce sont 40 agronomes et partenaires producteurs qui ont déjà participé à ces sessions », précise Aurélie Lizé,  responsable du pôle Recherche et Innovation Agro chez Bonduelle.

2) La mesure

Maintenir ou augmenter la matière organique du sol, minimiser les perturbations du sol, garder le sol couvert afin de limiter son érosion, maximiser la diversité des cultures et des écosystèmes, utiliser les ressources en eau de manière économe, utiliser avec parcimonie les engrais azotés minéraux et réduire les quantités et l’impact des pesticides… Autant de pratiques clés de l’agriculture régénératrice.

Et pour mesurer les points de force et d’amélioration de chacun de ses producteurs, Bonduelle a mis en place un diagnostic individuel et une grille de notation avec un score sur 100 sur les 8 leviers de performances. Le niveau minimum pour être considéré comme producteur engagé est de 40 points.

« Un producteur travaille avec nous sur deux est aujourd’hui engagé dans l’agriculture régénératrice et nous avons l’ambition à 2030 d’atteindre 80 %. Le processus de l’agriculture régénérative représente un engagement fondamental pour Bonduelle », insiste Aurélie Lizé.

3) L’accompagnement financier

« Couverts des sols, non labour… Bonduelle faisait de l’agriculture régénératrice depuis 2010 sans le savoir ! », s’amuse Aurélie Lizé. 

Mais quel recul aujourd’hui ? La parcelle de petits pois visitée n’a basculé qu’il y a un an. Or il faut un pas de temps long pour voir les effets. Et il suffit de bouger un paramètre pour qu’il y ait des répercussions sur le rendement. « La terre est vivante », résume Jérôme Puche.

Pour soutenir la prise de risque liée à la mise en place de pratiques innovantes -dont l’agriculture régénératrice-, Bonduelle a mis en place un accompagnement financier qui consiste en une prime pouvant aller jusqu’à 100 € par hectare. 

Une filière de légumineuses, c’est bon pour le sol 

Les légumineuses ont tout bon ! Outre être un partenaire indispensable dans une alimentation santé et plus végétale, côté agronomie les légumineuses sont des cultures qui enrichissent le sol en azote. En 2023, Bonduelle et ses partenaires agricoles (Euralis dans le Sud-Ouest et OPLvert et Oplinord dans les Hauts-de-France) ont créé une filière de légumineuses origine France avec près de 1 000 ha et une ambition de 5 000 ha à horizon 2030. Pois chiche, lentilles, haricots divers et désormais le pois chiche vert des Hauts-de-France (qui a reçu un Innovation Award lors du Sirha 2023). « Avec succès puisque nous sommes rapidement passés d’une dizaine d’agriculteurs dans le Sud-Ouest à 110 agriculteurs concernés dans le Nord et le Sud-Ouest », se réjouit Xavier Unkovic.

Ce sont désormais 110 agriculteurs qui cultivent des légumineuses origine France pour Bonduelle.

 

 

1 400 agriculteurs partenaires de Bonduelle dans une « relation privilégiée »

« Nos usines ne fonctionneraient pas sans nos partenaires agricoles et la relation privilégiée que nous avons avec eux », rappelle Xavier Unkovic. 80 % des légumes et légumes secs de Bonduelle vendus en France sont cultivés et transformés en France.

Bonduelle comptabilise plus de 1 400 agriculteurs partenaires en France, « dont 88 % renouvellent chaque année leur partenariat, c’est ça aussi la durabilité », s’en félicite le directeur général.

Dans les Hauts-de-France précisément, ils sont 1 200 producteurs des organisations de producteursOPLvert et Oplinord. Ils exploitent 18 000 ha et fournissent 35 variétés de légumes à Bonduelle : pois, haricot vert, flageolet, épinard, carotte, potiron…

88 % des agriculteurs partenaires de Bonduelle renouvellent chaque année leur partenariat : « c’est aussi ça la durabilité »

 

Le petit pois dans les Hauts-de-France a subi les à-coups climatiques des dernières années. Culture fragile, elle ne supporte pas les variations de températures. Pour la même variété, remonter en altitude (donc quelques °C d’écart) change la productivité. Ces dernières années, Bonduelle a planté davantage à proximité de la mer. Les zones délaissées par le petit pois deviennent propices à d’autres cultures : haricot rouge, edamame… © Julia Commandeur
« S’adapter au changement climatique, c’est s'adapter au niveau du sol [avec l’agriculture régénératrice] mais c’est aussi voir si nos variétés sont toujours bien adaptées », expliquent les techniciens chez Bonduelle. 90 variétés de petits pois sont ainsi à l’essai : tenue du plant ; taille, forme et répartition des fleurs sur la plante ; etc. © Julia Commandeur
Outre la tolérance au climat, la diversité variétale est importante pour la productivité chez Bonduelle : des variétés semées le même jour vont avoir des dates de récolte différentes, permettant ainsi d’étaler le calendrier de récolte sur 7 semaines. © Julia Commandeur
Les agriculteurs partenaires de Bonduelle pratiquent aussi l’agriculture connectée de précision avec des sondes météo, des pluviomètres et des pièges connectés. © Julia Commandeur

 

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