Banane : l’Equateur réclame un panel d’experts à l’OMC
L’Equateur réclame la constitution d’un panel d’experts OMC au sujet des droits de douane banane imposés par l’Union européenne sur les bananes dollars depuis le 1 er janvier 2006. Selon une note envoyée aux membres de l’OMC le 26 février, la guerre de la banane est à nouveau relancée.
“Nous estimons que les négociations avec l’Union européenne ne vont nulle part et nous ne recevons aucune réponse à nos questionnements”, affirmait un diplomate équatorien, la semaine dernière. “De son côté, l’Europe aurait préféré trouver une solution négociée mais c’est leur droit de faire appel à l’OMC en cas de litige”, estimait le porte-parole à l’agriculture de la Commission européenne, Michael Mann.
Réunion le 8 mars à Genève
Le bureau des règlements des différends se réunira le 8 mars pour discuter de la demande équatorienne. Une fois constitué, le panel d’experts aura 90 jours pour rendre son verdict. Quito avait relancé en novembre dernier la “guerre de la banane” en portant plainte devant l’OMC contre le droit de douane imposé par Bruxelles aux importations de bananes d’Amérique latine (cf. Fld hebdo du 21 novembre 2006). La décision de relancer le différend date du 19 février, lors d’une rencontre entre les ministres équatoriens des Affaires étrangères, de l’Agriculture et du Commerce.
De leurs côtés, les exportateurs de bananes équatoriens sont satisfaits. Eduardo Ledesma, le président de l’AEBE, l’association des exportateurs, a indiqué que cette décision faisait suite à plusieurs mois d’inaction sous le gouvernement précédent. “Pour payer ces droits de douane, la caisse de banane est passée de 1,40 $ à 4 $”. Durant cette même période, les pays ACP exportaient 775 000 t à droit de douane zéro.
En parallèle, l’Union européenne annonce une progression des importations de bananes d’Amérique Latine de 10,7 % en 2006, mais baisse de 3,6 % pour l’Equateur. D’autres pays sont également en désaccord avec l’Union européenne : la Colombie, le Panama, les Etats-Unis et certaines îles Caribéennes. Mais, pour l’heure, l’Equateur est seul à entrer dans l’arène.