Asperge : les mycorhizes peuvent-elles permettre de lutter contre le dépérissement ?
La mise en place de mycorhizes sur les griffes d'asperges est testée par Invenio pour lutter contre le phénonène de déperissement des aspergeraies.
La mise en place de mycorhizes sur les griffes d'asperges est testée par Invenio pour lutter contre le phénonène de déperissement des aspergeraies.
Les phénomènes de dépérissement des aspergeraies concernent toutes les zones de production en France. Il est variable en fonction des années et des conditions climatiques. L’objectif de l’étude nommée Mycado, réalisée par Invenio, est d’évaluer le possible effet positif de la mise en place de mycorhizes sur les griffes d’asperge pour limiter les phénomènes de dépérissement, et si ces mycorhizes une fois installées ont un impact sur la vigueur des plantes. En effet, le taux de mortalité des pousses en végétation est estimé de 10 à 20 % sur les aspergeraies de plus de huit ans. Pour ce faire, plusieurs stratégies qui favorisent la mise en place des mycorhizes sont comparées.
« Il est tout d’abord possible d’attendre que ces mycorhizes s’installent sans aide extérieure. Puisque c’est un phénomène naturel. », explique Maurane Pagniez, du pôle asperge Invenio. Une seconde stratégie consiste à réaliser des apports de « solutions commerciales » qui permettent justement d’apporter ces champignons. La troisième voie est de se procurer des plants directement mycorhizés par le pépiniériste. Enfin, la dernière stratégie étudiée est de passer par une étape supplémentaire de plantes relais afin de multiplier les mycorhizes, naturelles ou commerciales, puis d’incorporer cette terre au substrat de culture. « Après un an de culture en palox, les mycorhizes se sont installées sur l’ensemble des modalités, y compris la modalité témoin, c’est-à-dire celle contenant juste la terre d’une parcelle sur laquelle une absence de mycorhization avait été constatée », témoigne Maurane Pagniez. Sur les autres stratégies, les résultats vont varier selon que l’on se focalise sur la mycorhization ou la biomasse des asperges. « L’essai a été mis en place en 2021, il doit être suivi dans le temps avec si besoin des inoculations de maladies pour valider in fine l’impact des mycorhizes sur la résistance aux phénomènes de dépérissement », conclut Maurane Pagniez.