Artichaut : l’alysse maritime participe à la lutte contre le puceron
Le manque de moyens techniques en agriculture biologique pour lutter contre le puceron n’épargne pas l’artichaut : la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales a mené des essais pour y remédier.
Le manque de moyens techniques en agriculture biologique pour lutter contre le puceron n’épargne pas l’artichaut : la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales a mené des essais pour y remédier.
Une étude sur la maîtrise du puceron sur artichaut bio a été présentée par la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales lors de la journée maraîchage bio à la Sica Centrex en novembre dernier. « Le constat de départ est simple. L’équilibre pucerons/auxiliaires se fait naturellement mais trop tardivement, à l’automne, ce qui entraîne un risque pour la récolte. Il n’y a pas de produit suffisamment efficace en bio pour gérer les populations de pucerons, d’autant plus que la localisation des colonies sur la face inférieure des feuilles rend l’application de produit de contact moins efficace », explique Gaël Lichou, de la chambre d’agriculture.
Comment transposer alors les techniques du sous-abri, qui donnent de bons résultats, au plein champ ? En effet, les lâchers d’auxiliaires en plein vent sont inefficaces et trop coûteux, et les bandes fleuries sont difficiles à mettre en place, compte tenu des périodes d’implantation et de la nécessité d’irriguer.
Une plante résistante et endémique
L’attention s’est donc portée vers l’alysse ou alysson maritime, plante attractive pour les auxiliaires prédateurs de pucerons, notamment les syrphes et les chrysopes. L’alysse maritime est endémique dans les Pyrénées-Orientales et résiste à la sécheresse. De plus, sa floraison est rapide, longue et continue pour attirer les auxiliaires dès septembre, environ un mois et demi après plantation. Il faut compter entre 200 et 250 plants à l’hectare pour une protection efficace.
La plantation doit être réalisée en même temps que la culture, ce qui suppose de bien prévoir la commande chez le pépiniériste. Facile à mettre en place avec un coût d’environ 0,10 € la motte, elle se plante en même temps que les artichauts. « Les producteurs qui le font en sont satisfaits et continuent », se réjouit Gaël Lichou. Et l’alysse à l’avantage de se ressemer toute seule, en plus de survivre en bordure de parcelle sans irrigation. Une trentaine d’hectares sont actuellement en test pour la troisième année, et les résultats sont positifs.