Faux steaks hachés de Pologne : un rapport cinglant du Sénat
La commission des affaires économiques du Sénat estime que la réaction de l'Etat n'a pas été à la hauteur. Dix-huit recommandations sont formulées pour qu'une telle situation ne se reproduise pas.
La commission des affaires économiques du Sénat estime que la réaction de l'Etat n'a pas été à la hauteur. Dix-huit recommandations sont formulées pour qu'une telle situation ne se reproduise pas.
"Comment en est-on arrivé là ?" Dans un communiqué de presse publié le 24 juillet, la commission des affaires économiques du Sénat tacle la gestion du dossier par les administrations compétentes qui "avaient les moyens de limiter les effets de la crise, voire de l'éviter."
Sans préjuger le fond de l'affaire, à savoir une éventuelle qualification en tromperie, le rapport avance que les dysfonctionnements ont porté à la fois sur les appels d'offre initiaux, qui n'assurent pas la traçabilité des matières premières, et sur les contrôles effectués par les services de l'Etat. Le dernier contrôle de l'industriel polonais qui a fabriqué ces produits datait de 2013 alors que les services sont censés contrôler chaque industriel au moins une année sur deux. Les autorités pilotant le FEAD (fonds européen d'aide aux plus démunis) ont commandé fin mai des analyses de steaks hachés alors que les associations et la DGCCRF avaient déjà les résultats de leurs propres laboratoires et que les premières alertes ont été émises début février.
"En outre, les assocations se sont senties "bien seules" dans la gestion de crise, les services de l'Etat estimant qu'une fois les denrées livrées, elles étaient responsables des conséquences de leur distribution."
Dix-huit recommandations opérationnelles sont formulées par le Sénat.
Elles portent sur le renforcement des appels d'offre afin qu'ils ne favorisent plus une course au moins disant tarifaire, au détriment de la qualité des denrées, en exigeant davantage de critères pour les attributaires et en favorisant un approvisionnement plus local.
Elles suggèrent aussi de limiter le carcan administratif pesant sur les associations, de mettre en place une procédure d'alerte pilotée par l'administration en cas de crise, seule à même d'interrompre rapidement la distribution des produits sur l'ensemble du territoire, et d'octroyer des aides en urgence aux associations qui rencontrent de grande difficultés depuis cette affaire.
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