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Et si une agriculture intensive préservait mieux l’environnement ?

Une étude que vient de publier l’université de Cambridge arrive à une conclusion à laquelle on ne s’attendait pas vraiment : une corrélation positive existerait entre agriculture intensive et préservation de l’environnement.

© Pixabay

Une étude menée par le professeur Andrew Balmford de l'université de Cambridge pose la question de savoir si nous devons concentrer ou bien étendre notre empreinte, avec d’un côté le « land sparing » que l’on peut traduire par épargner les terres et de l’autre le « land sharing » ou le fait de partager les terres avec les espèces vivantes de la faune et de la flore. Pour ce qui est du partage, la terre cultivée peut accueillir la vie sauvage et lui fournir un habitat. L’autre alternative est de produire, avec les meilleurs rendements, sur un espace restreint pour répondre aux besoins humains, ce qui va permettre de laisser des terres libres pour la vie sauvage. L’auteur de l'étude publiée dans Journal of Zoology estime que ces terres non cultivées seront plus favorables à l’accueil d’espèces perturbées par une agriculture à faible rendement. « La plupart des espèces s'en sortent beaucoup mieux si les habitats sont laissés intacts, ce qui signifie réduire l'espace nécessaire à l'agriculture. Les zones cultivées doivent donc être aussi productives que possible », explique Andrew Bradford.

L’étude propose, en fait, comme possibilité une agriculture comportant trois niveaux : des terres cultivées intensivement, des zones non cultivées laissées à la nature et des zones de cultures extensives à faibles rendements.

Lutte contre le changement climatique

Des travaux menés dans différentes parties du monde comme les Etats-Unis, les Andes et le Royaume-Uni, permettent d’avancer l’hypothèse que le fait d’épargner les terres peut aider à la lutte contre le changement climatique car les niveaux de stockage de carbone sont plus élevés lorsqu’une production à haut rendement permet une végétation plus naturelle.

Des recherches antérieures d’Andrew Balmford estiment que si 30 % des terres britanniques étaient réservées aux forêts et aux zones humides, elles pourraient stocker suffisamment de carbone pour compenser presque toutes les émissions de l’agriculture britannique d’ici 2050, en plus d’aider grandement la faune britannique.

Des techniques à haut rendement liées à la sauvegarde de l'habitat

L’auteur pense que le soutien aux techniques à haut rendement doit être lié à la sauvegarde ou à la restauration des habitats et non pas exploité pour augmenter les profits. Il affirme que « lier le soutien financier aux petits exploitants à des restrictions d'utilisation des terres qui préservent les forêts a déjà fait ses preuves en Inde et en Amazonie brésilienne ».  

« La pression du public sur les entreprises et le gouvernement pour qu'ils s'engagent à épargner des terres pour la nature sera vitale. Comme pour les émissions, les organisations qui causent le plus de dommages aux habitats vont avoir de plus en  plus en plus de mal à se cacher. La conservation doit être pragmatique si nous voulons interrompre une catastrophe écologique » conclut Andrew Balmford.

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