Encore trop de nitrates dans les eaux destinées à la consommation humaine
En raison des dépassements chroniques de la teneur en nitrates autorisée dans les eaux destinées à la consommation humaine, l’Anses a été chargée de conduire une expertise. L’agence vient de publier les données de cette étude. L’eau de consommation représente 23% de l’exposition alimentaire totale des adultes aux nitrates, et 20% de celle des enfants. L’agence estime que les agriculteurs ont leur rôle à jouer pour faire diminuer la concentration moyenne en nitrates des eaux des zones de captage sensibles.
En raison des dépassements chroniques de la teneur en nitrates autorisée dans les eaux destinées à la consommation humaine, l’Anses a été chargée de conduire une expertise. L’agence vient de publier les données de cette étude. L’eau de consommation représente 23% de l’exposition alimentaire totale des adultes aux nitrates, et 20% de celle des enfants. L’agence estime que les agriculteurs ont leur rôle à jouer pour faire diminuer la concentration moyenne en nitrates des eaux des zones de captage sensibles.
En septembre 2021, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie par la Direction générale de la Santé (DGS) sur la question des nitrates sur la santé humaine. L’expertise a été réalisée dans le cadre de la mise en demeure de la France par la Commission européenne au regard des dépassements chroniques de la limite du paramètre « nitrates » dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) distribuées en réseau. Elle a permis d’estimer l’exposition aux nitrates via les EDCH distribuées en réseau en France métropolitaine hors Corse au cours de la période 2010-2019, avec un examen approfondi des situations de dépassement – transitoires ou plus durables – de la limite de qualité de 50 mg / l. Ce non-respect de la directive nitrates concerne 210 unités de distributions françaises. Selon l’Anses, pour les habitations servies par ces unités, près de 50% de l’exposition alimentaire se ferait par l’eau.
20 % de l’exposition alimentaire passe par l’eau
Le rapport de l’Anses précise que, sur la période 2010-2019, près de 286 000 personnes ont été alimentées par une eau dont la concentration moyenne en nitrates était supérieure à la limite de qualité de 50 mg / l pendant au moins une année. Parmi ces personnes, environ 88 500 ont été alimentées par une eau dont la concentration moyenne en nitrates dépassait 50 mg / l sur l’ensemble de la période 2010-2019.
Dans son avis publié le 16 août, l’Anses estime que l’eau de consommation représente 23% de l’exposition alimentaire totale des adultes aux nitrates, et 20% de celle des enfants. Ces résultats sont basés sur les concentrations en nitrates dans les eaux diffusées par le ministère de la Santé, ainsi que sur les comportements alimentaires décrits par l’étude Inca3, menée par l’agence elle-même.
L’agence donne un avis sur les risques liés à la consommation de nitrites et de nitrates. Elle conclut, que l’exposition alimentaire aux nitrates a dépassé la dose journalière admissible (DJA) de 3,7 mg / kg pc (kg de poids corporel) pour moins de 1,5% des adultes et des enfants.
L'agriculture montrée du doigt
L’étude indique aussi que l’agriculture est à l’origine de 88% des nitrates. L’agence invite donc à « renforcer les actions visant à restaurer la qualité de l’eau » en évoquant notamment l’optimisation des épandages, en ciblant les captages prioritaires. Et de conclure : « D’une manière générale, la poursuite de l’optimisation de certaines pratiques, comme celle des pratiques agricoles liées à l’épandage de fertilisants et d’effluents d’élevage dans le cadre de la directive européenne relative à la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles, peut permettre de réduire les concentrations en nitrates dans les eaux brutes et les eaux de boisson. »