En Allemagne, le prix du lait bio monte
Soutenu par une demande encore dynamique, le prix du lait bio a progressé en Allemagne, à 511 €/1000 l en 38-32 en janvier 2022 (dernier chiffre publié par FranceAgriMer), soit +6,7% par rapport à janvier 2021.
Soutenu par une demande encore dynamique, le prix du lait bio a progressé en Allemagne, à 511 €/1000 l en 38-32 en janvier 2022 (dernier chiffre publié par FranceAgriMer), soit +6,7% par rapport à janvier 2021.
« La demande allemande est stimulée ces dernières années par Lidl et Aldi qui ont permis la démocratisation du bio en proposant du bio à bas prix, avec une communication appuyée », précise Corentin Puvilland, de l'Institut de l'élevage. Ce prix bas reste relatif, comparé au prix du conventionnel. « Intervenue dès 2021, la forte hausse en conventionnel a réduit l'écart avec le bio. »
Quelques inquiétudes pour 2022
La consommation à domicile, très favorable au lait de consommation bio, a aussi été boostée par les restrictions sanitaires en 2021. « Y aura t-il un contrecoup en 2022 ? » Et, ombre au tableau, la consommation d'ultra-frais chutait en 2021 (1).
Fin 2021, des répercussions à la distribution - incomplètes mais réelles - de la hausse des coûts de production ont pu permettre d'augmenter le prix du lait bio. Pour l'heure, elles ne sont pas défavorables à la consommation.
La collecte progresse doucement
D'autres signaux laissent penser que le prix du lait bio se tiendra. La collecte reste contenue, à l'inverse de la France : +2,9% en 2021 par rapport à 2020, à 1,27 million de tonnes (Idele et Cniel). « Depuis 2018, les laiteries sont très prudentes sur les conversions, selon Bioland (principale association de producteurs bio). Elles craignent un déséquilibre de marché et la concurrence du végétal », pointe l'Institut de l'élevage. Les opérateurs allemands ne cherchent pas forcément à réduire leur dépendance. Rappelons en effet que l'Allemagne, déficitaire depuis plusieurs années, importe du lait bio d'Autriche et du Danemark.
Une montée en gamme du bio
Certains opérateurs valorisent davantage le bio "local" et donc le lait allemand. Face à la montée en gamme du lait conventionnel, le bio a évolué, avec une communication vers le consommateur. « Le label européen ne rassure pas le consommateur, donc les labels "bio renforcées" de type Bioland et Demeter tirent leur épingle du jeu. Dans un pays où les étables entravées restent nombreuses, les Allemands ont développé des exigences en matière de bien-être animal, avec des notes affichées sur les produits. Certains magasins ne veulent plus des produits notés 1 », commente Corentin Puvilland. Des produits équitables ont vu le jour.
Montée des exigences chez Arla Foods
Arla Foods, la plus importante laiterie bio européenne (environ 1000 élevages bio en 2020-2021, au Danemark, Suède, Allemagne, Royaume-Uni...), « demande à ses adhérents d'augmenter le pâturage minimum de 120 à 150 jours. La coopérative prévient de la fin des vaches à l'attache à compter de l'automne 2024, et elle demande que les adhérents prennent des mesures parmi celles qu'elle a listé : amélioration du stockage du carbone dans le sol, de la couverture végétale des sols, implantation de haies... », précise Corentin Puvilland.