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Durabilité : où se situe l’agriculture française ?

Un article de Bertrand Valiorgue publié sur le site de The Conversation le 24 février dernier traite de la durabilité avec ses deux paradigmes : la durabilité faible et la durabilité forte. Qu’en est-il pour l’agriculture française ?

agriculture
© Costie Pruilh

La notion de « développement durable » est devenue incontournable constate dans son article Bertrand Valiorgue, professeur de stratégie et gouvernance des entreprises, EM Lyon Business School. Pour autant les choses ne sont pas aussi simples puisqu’il écrit : « Popularisée depuis plus de 30 ans par l’ONU, plébiscitée par les entreprises et les ONG, cette notion semble stabilisée et opératoire. Elle est en réalité très controversée et renvoie à deux paradigmes dont les ambitions conduisent à des résultats très différents : la durabilité faible et la durabilité forte ».


Durabilité faible et durabilité forte

Pour lui, « le développement durable faible consiste à trouver des compromis jugés satisfaisants à l’instant T et qui pénalisent à minima le bien-être des générations futures. Des dégradations de l’environnement naturel sont acceptées si elles permettent de maintenir ou de développer les performances du système économique ».

Il explique que le  développement durable fort « refuse la substitution entre le capital économique et le capital naturel » et que « Les éléments qui constituent l’environnement naturel ne doivent pas être dégradés afin d’être transmis en l’état aux générations futures ». Selon son raisonnement, il est donc admis de dégrader certaines ressources naturelles, mais selon un certain seuil.

« Le secteur agricole français a toujours été orienté par une conception faible de la durabilité »

Bertrand Valiorgue s’interroge sur la durabilité en agriculture. Il écrit : « S’il est sensible aux enjeux de développement durable depuis au moins 20 ans, le secteur agricole français a toujours été orienté par une conception faible de la durabilité ». Il explique que ce dernier cherche à augmenter les performances économiques tout en limitant l’impact sur l’environnement. Mais pour lui, les choses doivent évoluer : « Il ne s’agit plus de trouver le meilleur compromis entre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, mais bien de s’assurer que les pratiques agricoles n’ont pas d’impacts négatifs sur les différentes composantes de l’environnement naturel : l’eau, l’air, le sol et la biodiversité ».


Instauration de normes

L’auteur de l’article estime que « les compromis entre les objectifs sociaux, économiques et environnementaux observables sont à l’heure actuelle en France très largement insuffisants » . Il poursuit : « Le secteur agricole a un impact négatif sur des processus géophysiques essentiels à la survie de l’espèce humaine et il devra inévitablement apporter des réponses pour aller vers une neutralité, voire potentiellement une régénération ». Pour ce faire, il juge inévitable que « l’instauration de normes dans les années qui viennent qui s’inséreront dans le paradigme de la durabilité forte ». Toujours selon lui, tout cela ira de pair avec « une puissance remise en question de certaines pratiques agricoles, l’acquisition de nouvelles connaissances, le développement de nouvelles technologies et, bien évidemment, un financement d’une transition ».

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